Des centaines de tentes formant un vaste camp de fortune, plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants entassés, et des tentatives de plus en plus violentes de forcer les barrières et les rouleaux de fils barbelés de la frontière est de l’Union européenne (UE) : la tension à la frontière polono-biélorusse n’a cessé de croître, tout au long de la journée du lundi 8 novembre. Dès le début d’après-midi, de nombreuses vidéos mises en ligne ont dévoilé des colonnes de plusieurs centaines de personnes se dirigeant à pied vers le point de passage de Kuznica, un village frontalier proche de la ville biélorusse de Grodno.
Lundi soir, les autorités polonaises assuraient qu’entre 3 000 et 4 000 personnes se trouveraient actuellement dans cette zone frontalière, côté biélorusse, et qu’une quinzaine de milliers seraient encore éparpillées à travers le pays. Il s’agirait principalement de Kurdes irakiens et de Syriens. Des cisailles, des pelles, mais aussi des arbres coupés utilisés comme béliers ont été employés pour forcer les barrières frontalières. Les gardes polonais, appuyés par la police et l’armée, ont usé de gaz lacrymogènes.
Selon plusieurs témoignages, des gardes-frontières biélorusses ont tiré en l’air pour obliger les migrants à avancer. Sur certaines vidéos, on voit des hommes masqués et armés apporter une aide logistique et fournir des outils aux réfugiés. La zone frontalière du côté polonais étant déclarée « zone d’état d’urgence ». Ni les journalistes ni les organisations non gouvernementales (ONG) ne sont autorisés à se rendre sur place. Les informations parviennent essentiellement de vidéos enregistrées par les autorités polonaises ou biélorusses, ou de rares militants ayant réussi à se rendre sur place.
10 000 soldats dans la zone
La tentative de déstabilisation de la Lituanie et de la Pologne, déclenchée mi-août par le régime du dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko avec l’ouverture d’un vaste corridor migratoire vers l’UE depuis le Moyen-Orient, prend une nouvelle dimension. Jusque-là, les tentatives de passage de la « frontière verte », à travers les épaisses et humides forêts de Podlachie, se sont révélées particulièrement difficiles, en raison de violents refoulements pratiqués par les gardes-frontières polonais. Désormais, à l’approche de l’hiver, les migrants forment de vastes groupes autour d’un point de passage régulier. Les autorités polonaises disent avoir les preuves que le transfert de ces personnes a été organisé par les autorités biélorusses.
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