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Guerre en Ukraine : l’ambiguïté de l’Afrique du Sud vis-à-vis de l’offensive russe

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Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors du sommet Union européenne-Union africaine, à Bruxelles, le 18 février 2022. JOHANNA GERON / AFP

Officiellement, l’Afrique du Sud est « du côté de la paix ». Dans une lettre à la nation publiée lundi 7 mars, le président Cyril Ramaphosa a appelé à la résolution par le dialogue du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Une position fidèle à la retenue qui caractérise les pratiques diplomatiques sud-africaines, même si l’influence russe au sein du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) interroge.

Au premier jour de l’invasion russe, le 24 février, l’Afrique du Sud a surpris en appelant la Russie, par la voix de son département des relations internationales (le ministère des affaires étrangères), à « retirer immédiatement ses forces d’Ukraine ». La prise de position étonne alors que la diplomatie de l’Afrique du Sud, par ailleurs membre du groupe des Brics (aux côtés du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine) et proche de Moscou, est habituellement plus mesurée. Elle a rapidement été suivie d’un malaise au sein de l’exécutif.

Dès le 27 février, l’hebdomadaire sud-africain Sunday Times révèle, sur la foi de sources anonymes au sein de la présidence, que le communiqué aurait provoqué la colère de Cyril Ramaphosa. De fait, de retrait des troupes russes, il ne sera plus question. Interrogé sur le sujet, Mondli Gungubele, ministre à la présidence, se contente de réitérer les appels au dialogue en précisant mollement : « Nous serons toujours opposés à tout conflit qui conduit à la perte de vies humaines. »

Le rétropédalage est confirmé le 2 mars, quand l’Afrique du Sud décide de s’abstenir de voter la résolution de l’ONU qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Dans son discours précédant le vote, l’ambassadeur sud-africain auprès des Nations unies, Mathu Joyini, précise qu’aux yeux de Pretoria, cette résolution « ne crée pas un environnement propice à la diplomatie, au dialogue et à la médiation ».

« La Russie est notre amie »

« L’Afrique du Sud s’en tient à sa position de pays non aligné qui ne prend pas parti dans une dispute territoriale, estime l’analyste politique Richard Calland. Une partie de ce raisonnement tient au fait que l’Afrique du Sud n’est pas membre de l’OTAN, ce n’est pas un pays occidental mais un pays du Sud. Il y a également une forme de méfiance autour de “l’impérialisme occidental” et de l’application à géométrie variable des principes de droit international par l’Occident. »

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