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Guerre en Ukraine : des livraisons d’armes plus ou moins assumées

Des habitantes de la banlieue de Lviv (Ukraine) reçoivent une formation aux armes, le 7 mars 2022. BERNAT ARMANGUE / AP

Dix jours après le début de la guerre en Ukraine, les livraisons d’armes au régime de Volodymyr Zelensky, annoncées par de nombreux pays européens dès la mi-janvier, commencent à être convoyées et à arriver à destination, selon des témoignages et déclarations officielles convergents. Les détails sur les équipements envoyés et la façon de les assumer politiquement sont toutefois très variables d’un pays à un autre.

Les Etats-Unis sont sans doute ceux qui ont le plus assumé, jusqu’ici, leur soutien militaire à l’Ukraine. Selon le département d’Etat, l’aide totale américaine en un an en matière sécuritaire s’est élevée à 1 milliard de dollars. Une aide qui s’est encore amplifiée depuis le début des hostilités, le 24 février. Le président américain, Joe Biden, a approuvé une aide de 350 millions de dollars le 26 février, et plus des deux tiers des équipements ont été fournis en cinq jours. Selon le New York Times, Washington a notamment fourni plus de 17 000 armes antichars, dont les missiles Javelin.

Les Etats-Unis apparaissent prêts aussi à trouver des moyens pour fournir à l’Ukraine les avions réclamés à cor et à cri par M. Zelensky. Une idée qui a notamment le vent en poupe au Congrès. L’idée serait de transférer à l’aviation ukrainienne des avions de fabrication russe (de type MIG ou Sukhoi), dont sont dotés des pays de l’Est de l’Europe, comme la Pologne, la Bulgarie ou la Slovaquie. Des appareils sur lesquels l’armée ukrainienne est déjà formée.

Reste à savoir comment ces transferts pourraient être organisés. Le 6 mars, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, a déclaré travailler avec les Polonais sur le sujet : « Nous les soutenons fortement dans la mise à disposition d’avions aux Ukrainiens. » Mais afin qu’il n’y ait pas de « manque dans la propre sécurité de la Pologne », les Etats-Unis envisageraient que l’équipement en échange soit des F-16. Des appareils déjà promis à Taïwan, selon le New York Times.

Une partie délicate pour Berlin

Le débat se pose d’une tout autre manière en Allemagne. Neuf jours après avoir donné son feu vert à une première série de livraison d’armements à l’Ukraine (500 missiles antiaériens de type Stinger, 1 400 lance-roquettes antichar et neuf obusiers), le gouvernement allemand se dit prêt à fournir d’autres équipements. « Tout ce qui est possible est actuellement à l’étude », a déclaré la ministre de la défense, Christine Lambrecht, lundi 7 mars.

Pour Berlin, la partie est néanmoins délicate. Très critiqué pour avoir refusé pendant des semaines de livrer des armes à Kiev, avant de finalement décider le contraire deux jours après le début de l’offensive russe, le gouvernement allemand ne veut pas être à nouveau accusé de manquer de solidarité. En même temps, le récent cri d’alarme du chef d’état-major de l’armée de terre, qui, au premier jour du conflit, a déclaré que la Bundeswehr est « plus ou moins à sec », l’oblige à une certaine réserve : alors qu’une guerre fait rage à deux heures de vol de Berlin, les Allemands pourraient ne pas comprendre que l’armée, déjà sous-équipée, se sépare d’une partie de son matériel.

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