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Guerre en Ukraine : l’isolement historique de la Russie à l’ONU

Un manifestant contre l’invasion russe en Ukraine devant les Nations unies, à New York, le 2 mars 2022. SPENCER PLATT / AFP

Sept jours après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Russie de Vladimir Poutine a été mise au ban de la communauté internationale mercredi 2 mars à New York, lors de l’adoption de la résolution « Agression contre l’Ukraine ». Le texte demande à Moscou de « cesser de recourir à la force en Ukraine » et condamne sa décision « d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires ». Il a été adopté par l’Assemblée générale des Nations unies, où sont représentés tous les Etats membres, afin de contourner le veto imposé par la Russie au Conseil de sécurité six jours plus tôt.

Le vote, qui s’est tenu après deux journées et demie de discours, a duré moins d’une minute ; les résultats ont immédiatement été affichés sur les écrans géants de l’hémicycle : 141 pays, sur 193 membres, ont approuvé la résolution, cinq s’y sont opposés et 35, dont la Chine, se sont abstenus. Le résultat confirmé, une grande majorité de diplomates se sont levés et ont applaudi à tout rompre un vote que beaucoup qualifient d’« historique ».

« Le message de l’Assemblée générale est fort et clair », a réagi le secrétaire général Antonio Guterres à l’issue du scrutin. « Mettez fin aux hostilités en Ukraine – maintenant. Ouvrez la porte au dialogue et à la diplomatie – maintenant. »

« Poutine n’attaque pas seulement l’Ukraine »

« Une immense majorité des nations reconnaissent que Poutine n’attaque pas seulement l’Ukraine, mais également les fondements mêmes de la paix et de la sécurité dans le monde », a renchéri le président américain Joe Biden dans un communiqué. « La communauté internationale a montré son unité », a souligné Emmanuel Macron, lors d’une intervention télévisée consacrée au conflit.

La Russie est apparue plus isolée encore qu’en 2014, lors d’une condamnation similaire à l’Assemblée générale de l’ONU pour l’annexion de la Crimée : au lieu des dix pays qui avaient voté en sa faveur alors, seules quatre dictatures l’ont fait hier la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord et l’Erythrée. « La Russie de Vladimir Poutine entre au club des pires parias », analyse un diplomate européen, qui souligne qu’une telle mobilisation est très rare pour ce genre de résolution « pointant du doigt un pays ». Pour lui, « la brutalité dans laquelle les événements se sont déroulés ces dix derniers jours a fait réagir, même les pays les plus éloignés géographiquement de l’Ukraine. Vladimir Poutine a certainement sous-estimé la puissance des réseaux sociaux ».

Montrer l’isolement de la Russie est crucial dans la stratégie occidentale. Même si cette résolution n’a pas de valeur contraignante, à la différence de celles votées par le Conseil de sécurité, les diplomates comptent sur sa valeur symbolique et la pression qu’elle pourrait exercer sur la tenue de pourparlers en vue d’un incertain cessez-le-feu. L’ambassadeur ukrainien à l’ONU, Sergiy Kyslytsya, a dénoncé à la tribune de l’ONU un « génocide » en cours dans son pays, perpétré par la Russie.

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