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CAN 2022 : Cameroun et Sénégal briseront-ils leur plafond de verre ?

Claude Le Roy au Moses Mabhida Stadium à Durban, le 26 janvier 2013, lors de la CAN en Afrique du Sud. FRANCISCO LEONG / AFP

Chronique. Il y a cinquante ans, je découvrais l’Afrique, ce continent fantasmé depuis ma plus tendre enfance, au cœur des discussions politiques de mon père, éternel résistant et combattant dans toutes les luttes d’indépendance. C’était en décembre 1971. J’étais l’attaquant de l’AC Ajaccio et avec quelques partenaires – Marius Trésor, Sansonetti, Dortomb -, nous sommes partis au Congo Brazzaville aider nos coéquipiers M’Pelé et Balekita à préparer la Coupe d’Afrique des nations (CAN) organisée l’année suivante… au Cameroun.

Jamais les Lions indomptables n’avaient accueilli une Coupe d’Afrique. Lors de ce tournoi, de Yaoundé à Bamenda, de Douala à Kribi, de Maroua à Bangangté, partout dans le pays, les griots, les féticheurs, les « marmiteurs » chantaient les louanges de leurs Lions. Comment une équipe qui comptait dans ses rangs Joseph (tant adulé quand il était avant-centre de l’Olympique Marseille), « le général » Ndoumbé, « le cerveau » Mvé, « l’artiste » Tokoto ou « le roc » Akono aurait-elle pu être terrassée ? Las, les marabouts n’ont, semble-t-il, pas assez invoqué les anciens. Lors de la demi-finale face au Congo, un Diable rouge a marqué à la 34e minute et englouti instantanément les espoirs de toute la nation.

Curieux parallèle Cameroun-Brésil

Le traumatisme du 2 mars 1972, on le raconte encore chaque jour dans les cases bassas, ewondos, Bamilékés, doualas ou peuls du Cameroun. Dans les « maquis », ces restaurants de quartiers où l’on déguste du poulet ou du poisson braisé, on refait inlassablement l’histoire du match. On pointe du doigt les mauvais féticheurs, la fragilité psychologique de certains joueurs, l’inexpérience internationale de Peter Schnittger, le pourtant remarquable sélectionneur allemand.

Le parallèle est souvent fait avec la finale de la Coupe du monde Brésil-Uruguay de 1950 que la Seleção a perdue, déjouant ainsi tous les pronostics, devant les 200 000 spectateurs du Maracana en état de sidération. Et, à nouveau en 2014, pour son deuxième Mondial à domicile, le Brésil connaîtra l’humiliation face à l’Allemagne en demi-finale (1-7) à… Belo Horizonte, la mal nommée. Deuxième échec cuisant.

Aujourd’hui, plus l’échéance de la CAN s’est rapprochée, plus la « trouille » s’est installée de voir l’histoire bégayer, de connaître le même sort que les Brésiliens. On revient sans cesse sur ce curieux parallèle Cameroun-Brésil, deux pays qui, en termes de résultats, dominent l’un le monde, l’autre l’Afrique. D’ailleurs, juste avant la CAN, les Lions Indomptables n’ont-ils pas atomisé les Diables Rouges du Congo 7-1 ? Le même score qui avait vu l’Allemagne humilier le Brésil.

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