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Covid-19 : dans les Balkans, déni et refus vaccinal provoquent une hécatombe

Unité mobile de soins intensifs Covid-19 installée sur à l’Institut national de pneumologie Marius Nasta à Bucarest, le 6 octobre 2021. ANDREEA ALEXANDRU / AP / SIPA

Ce que l’on voit en arrivant au service des urgences de l’hôpital universitaire de Bucarest fait froid dans le dos. Environ 80 sacs en plastique noir sont entassés dans les couloirs ; ils contiennent les corps des victimes du Covid-19. Les frigos de la morgue sont pleins. Faute de lits disponibles, les nouveaux arrivants patientent sur des chaises dans les halls de l’hôpital, placés sous oxygène en attendant qu’un lit se libère.

Dans la cour, des ambulances amènent sans arrêt de nouveaux malades contaminés par le SARS-CoV-2. Ils ne demandent pas un lit, mais une chaise, et une bouteille d’oxygène. Environ 95 % des 400 patients atteints du Covid-19 ne sont pas vaccinés. « Le refus de se faire vacciner met en danger la vie des autres, alerte Catalin Carstoiu, l’administrateur de l’hôpital. On peut construire autant d’hôpitaux que l’on veut, si les gens continuent à refuser le vaccin, rien ne changera. »

En Roumanie, la gravité de la situation est sans précédent depuis le début de l’épidémie, avec plus de 19 000 nouveaux cas et 400 décès par jour pour une population de 19,9 millions d’habitants. Pourtant, le taux de vaccination ne décolle pas. Avec seulement 35 % des adultes qui ont reçu deux doses, le pays affiche le taux le plus bas de l’Union européenne (UE) après la Bulgarie, où moins de 24 % des adultes sont vaccinés. Les autorités sanitaires bulgares ont signalé 214 morts le 18 octobre (pour 6,7 millions d’habitants). Ce tableau, on le retrouve dans tous les pays des Balkans, selon une logique géographique qui saute aux yeux sur les cartes du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies : plus on se déplace vers l’est, plus le taux de personnes vaccinées baisse.

Avec leur moyenne d’âge élevée, le mauvais état de santé général de leur population et leurs hôpitaux aux moyens limités, ces pays d’Europe orientale sont pourtant particulièrement exposés au coronavirus et à son variant Delta. « Nos hôpitaux ont atteint leur capacité maximale, surtout à cause du manque de personnel. Une personne sur sept qui est hospitalisée en Bulgarie meurt du Covid », explique Maria Sharkova, avocate en droit de la santé à Plovdiv, deuxième ville du pays. « Et pourtant, seulement 1 000 doses de vaccin sont administrées par jour », se désespère-t-elle.

Des vaccins pourtant largement disponibles

En Roumanie, les 1 800 lits réservés aux urgences sont déjà tous occupés et certains malades sont désormais envoyés en Hongrie. « Les patients se bousculent pour être les premiers à être oxygénés. La situation est désespérée », assure Victoria Arama, médecin de l’Institut Matei-Bals, à Bucarest. Cet hôpital spécialisé dans les maladies infectieuses a, de plus, été touché par un incendie dans son unité consacrée au Covid-19 qui a tué douze personnes, en janvier. Un véritable fléau dans ce pays où trois hôpitaux ont été victimes d’incendies en un an.

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