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Interrogations après un possible test chinois de bombardement nucléaire spatial

Véhicules militaires transportant des missiles de croisière hypersoniques, lors du défilé célébrant le 70e anniversaire de la République populaire de Chine, sur la la place Tiananmen, à Pékin, le 1er octobre 2019. ANNA RATKOGLO / SPUTNIK VIA AFP

La Chine aurait testé début août l’emport d’une arme nucléaire sur un nouveau planeur hypersonique qui a été propulsé dans l’espace et a circulé en orbite basse, a affirmé samedi 16 octobre le Financial Times, citant cinq sources proches du dossier.

Après avoir tourné autour de la planète, l’engin aurait replongé dans l’atmosphère, et le missile aurait frappé la terre à une trentaine de kilomètres de sa cible. Selon le FT, l’évènement a surpris le renseignement militaire américain, car il témoignerait de progrès très rapides de la Chine dans le domaine hypersonique (les vitesses au-delà de Mach 5). Pékin avait annoncé son premier test de planeur hypersonique dans l’atmosphère en 2014.

Lundi, le ministère chinois des affaires étrangères a nié l’évènement, évoquant, un « test de routine d’un véhicule spatial pour vérifier la technologie des engins spatiaux réutilisables », en juillet. « Cela améliorera certainement la qualité de sa dissuasion nucléaire pour assurer que les Etats-Unis abandonnent leur idée d’un chantage nucléaire contre la Chine », a cependant commenté Hu Xijin, du quotidien nationaliste Global Times, validant l’hypothèse d’un prototype militaire.

Du pôle Nord au pôle Sud

Le tir semble relever d’un système de bombardement orbital fractionnel – FOBS, selon l’acronyme anglais. « Le FOBS est moins connu que le missile intercontinental balistique (ICBM) mais il joue le même rôle : la délivrance intercontinentale d’armes nucléaires », explique Joshua Pollack, du Centre James Martin sur la non-prolifération, à Washington. Les experts rappellent que l’URSS avait déployé un tel système de bombardement orbital dans les années 1970. La Chine avait aussi lancé un premier programme, qu’elle a annulé. Un vieux concept donc, qui aurait été remis au goût du jour.

L’avantage du FOBS est qu’il pourrait déjouer les radars américains d’alerte avancée couvrant le pôle Nord, mais aussi attaquer par le pôle Sud, moins observé par les satellites, grâce à sa grande manœuvrabilité. Un tel engin « passe un temps en orbite, mais repique vers la Terre avant d’avoir effectué les quatre-vingt-dix minutes de tour complet de la planète », a expliqué Laura Grego, physicienne du Massachusetts Institute of Technology (MIT), sur son compte Twitter. Soit un vol d’environ soixante-dix minutes. « On pourrait aussi bien employer un ICBM, qui met de vingt à quarante minutes à atteindre sa cible. L’avantage ici est de tromper les défenses antimissiles » avec une trajectoire qui restera imprévisible.

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