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Face à la Russie, Emmanuel Macron veut faire entendre la voix de l’Europe

Emmanuel Macron prononce un discours au Parlement européen, à Strasbourg, le 19 janvier 2022. JEAN-FRANCOIS BADIAS / AP

Les Etats-Unis n’ont cessé de le marteler ces derniers jours, en marge des discussions amorcées avec la Russie sur la sécurité du continent : « Rien ne sera décidé sur l’Europe sans l’Europe. » De fait, la promesse de l’administration Biden s’est accompagnée d’un réel effort de consultations des alliés continentaux, préoccupés d’être mis à l’écart, à la demande de Vladimir Poutine. Les échanges organisés ces dernières semaines semblent cependant toucher leurs limites, du moins vu de Paris et de Berlin.

Avant de voir le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à Genève (Suisse), vendredi 21 janvier, Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, était à Berlin, jeudi, pour rencontrer ses homologues allemand Annalena Baerbock, français Jean-Yves Le Drian ainsi que le vice-ministre britannique des affaires étrangères James Cleverly. « Les consultations actuelles consistent à nous débriefer des tractations avec les Russes, mais nous voulons une vraie coordination, en préalable aux négociations, maintenant que l’on entre dans le dur, dit un diplomate, ce n’est plus un sujet bilatéral russo-américain. »

Sur le fond, si Américains et Européens rejettent en bloc l’essentiel des demandes russes, dont le gel de l’élargissement de l’Alliance atlantique (OTAN), les différences d’approche se font sentir dans trois grands domaines : la réalité des menaces pesant sur l’Ukraine, l’attitude à adopter en cas d’escalade et la question sensible des sanctions brandies pour dissuader la Russie d’attaquer.

Ainsi, la France comme l’Allemagne continuent d’être perplexes face à l’alarmisme des Etats-Unis et du Royaume-Uni, qui considèrent qu’une attaque en Ukraine serait imminente, au vu du déploiement de forces russes aux frontières du pays. « Nous voyons le même nombre de camions, de chars, de personnels. Nous avons observé les mêmes mouvements, mais nous ne pouvons déduire de tout cela qu’une offensive est imminente, observe-t-on à l’Elysée. Peut-être que nos alliés britanniques et américains ont un renseignement qui leur permet de dire que l’offensive est imminente. Mais dans ce cas-là, il faut le partager. » D’après ce diplomate, un certain nombre d’indicateurs d’une attaque ne seraient « pas visibles » à ce stade, comme les transports de troupes ou l’acheminement de carburants.

« Nous avons besoin de clarté »

Dans ce contexte, la présidence française redoute un dérapage non maîtrisé : « Il ne faut pas laisser s’installer un contexte de volatilité dans lequel, au fond, un accident est trop vite arrivé, et où l’on se retrouve dans une situation autoréalisatrice », prévient-on encore.

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