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Le FMI maintient sa directrice générale en poste

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, à Washington, en octobre 2019. OLIVIER DOULIERY / AFP

La Bulgare Kristalina Georgieva a sauvé son poste de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), recevant le soutien du conseil d’administration de l’institution, mais elle ressort très éprouvée de ces semaines d’investigation.

La question du maintien de Mme Georgieva, 68 ans, à la tête du FMI était posée depuis la publication, le 16 septembre, des conclusions d’une enquête du cabinet d’avocats WilmerHale, menée à la demande du comité d’éthique de la Banque Mondiale. La dirigeante était accusée d’avoir manipulé un rapport pour favoriser la Chine. Elle a toujours nié les faits.

« Le Conseil d’administration a estimé que les informations présentées au cours de son examen n’ont pas démontré de manière concluante que la directrice générale a joué un rôle inapproprié concernant le rapport Doing Business 2018 lorsqu’elle était directrice générale de la Banque mondiale », selon un communiqué du FMI.

« Après examen de l’ensemble des éléments de preuve présentés, le directoire réaffirme sa pleine confiance dans le leadership et la capacité de la directrice générale à continuer à s’acquitter efficacement de ses fonctions », ajoute le texte.

« Episode difficile »

Cette annonce est faite alors que le FMI et la Banque mondiale ont entamé lundi leurs réunions d’automne avec en toile de fond la question de leur intégrité. Les instances dirigeantes ajoutent qu’elles ont confiance « dans l’engagement » de Mme Georgieva « à maintenir les meilleures normes de gouvernance et d’intégrité au FMI ».

Le Conseil d’administration prévoit toutefois de se réunir à l’avenir « pour examiner d’éventuelles mesures supplémentaires visant à garantir la solidité » de l’institution en matière d’intégrité.

De son côté, Mme Georgieva a souligné que cette affaire a été « un épisode difficile sur le plan personnel » tout en réaffirmant que les faits étaient « infondés ».

« Alors que le FMI se réunit cette semaine, je suis honorée de diriger une équipe aussi talentueuse qui travaille sans relâche pour relever les plus grands défis du monde, de la lutte contre le Covid-19 à la lutte contre le changement climatique et la lutte contre les inégalités économiques », a-t-elle également réagi.

Le soutien européen face à la réticence américaine

Cette affaire a profondément divisé les 24 membres du Conseil d’administration du FMI. Si la France, le Royaume-Uni et plus largement l’Europe ont fait part de leur soutien à Mme Georgieva, les Etats-Unis se sont montrés plus réticents à la maintenir à son poste.

Et ce n’est donc qu’à l’issue de près de quatre semaines de discussions que les Etats-Unis ont fini par se rallier aux Européens qui souhaitaient le maintien de Mme Georgieva. Le FMI a précisé avoir mené un examen « complet » et « objectif » de cette affaire, se réunissant huit fois au total.

Lors d’une réunion avec le conseil, Mme Georgieva avait déploré « des inexactitudes et hypothèses erronées formulées par les auteurs du rapport ». Elle avait parallèlement reçu le soutien d’anciens responsables de la Banque mondiale et d’économistes réputés dont Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel.

De son côté, le Trésor américain avait soufflé le froid, soulignant l’importance d’avoir « un rapport complet et juste sur tous les faits ». « Notre responsabilité première est de préserver l’intégrité des institutions financières internationales », avait ainsi expliqué une porte-parole Alexandra LaManna.

Mme Georgieva a pris la tête du Fonds le 1er octobre 2019, en remplacement de la Française Christine Lagarde qui avait été nommée à la Banque centrale européenne. Elle était alors la seule candidate à ce poste.

Selon un partage des rôles hérité de la création des institutions de Bretton Woods, le Fonds est traditionnellement dirigé par un Européen tandis que la Banque mondiale est aux mains d’un Américain, actuellement David Malpass. En 2019, les instances du FMI avaient toutefois dû changer les statuts pour pouvoir entériner la nomination de Mme Georgieva qui dépassait la limite d’âge, alors fixée à 65 ans.

Le Monde avec AFP

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