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Autour de Taïwan, la Chine multiplie les démonstrations de sa force aérienne

Des bombardiers chinois H-6K, sur une photo fournie par l’Agence de presse chinoise Xinhua, en 2017. WANG GUOSONG / AP

Tous les moyens, jusqu’aux plus doux, seront employés par la Chine continentale pour obtenir, selon la formule du président Xi Jinping, « la réunification pacifique » avec la démocratique Taïwan. Mais ces dernières semaines, c’est la force aérienne de l’Armée populaire de libération (APL) que Pékin a employée pour marquer son inébranlable détermination. Une énorme démonstration a été engagée dans le ciel, dans deux directions.

Militaire d’abord : un nombre record d’avions, et surtout de nouveaux aéronefs, ont été envoyés au sud-ouest de la zone d’identification de défense de Taïwan. Avec 149 appareils lancés vers l’île du 1er octobre (jour de fête nationale en Chine) au 4 octobre, jamais la pression n’a été aussi évidente. En 2020, l’APL avait envoyé 380 avions ; l’année 2021 n’est pas finie et le chiffre monte déjà à 672.

Avec ces vols, l’armée de l’air chinoise acquiert du renseignement et rode de nombreuses plates-formes modernes de combat. C’est le cas de son avion d’alerte avancée KJ-500, l’équivalent d’un Awacs de l’OTAN, destiné à commander une vaste opération depuis les airs et à neutraliser les défenses taïwanaises – les informations officielles affirment que l’appareil peut suivre une centaine de cibles simultanément.

Un général superstar à la tête de l’armée de l’air

Outre ses chasseurs J-16, Pékin entraîne aussi ses bombardiers à long rayon d’action H-6 capables de frappes de précision, qui ont une version nucléaire. Le patrouilleur Y-8 ASW, destiné à détecter les sous-marins, fait systématiquement partie des escadrilles. Fin août, autre première, un hélicoptère de lutte anti-sous-marine Harbin Z9 avait pénétré au sud-ouest de la zone d’identification.

La démonstration fut aussi industrielle, à l’occasion du Salon aéronautique de Zhuhai, du 28 septembre au 3 octobre : nouveaux drones de haute altitude et longue endurance pour la reconnaissance (WZ-7) et l’attaque (CH-6), chasseur J-16D destiné à la guerre électronique contre les défenses taïwanaises, bombardier J-20 équipé de son premier moteur national (il était russe jusqu’ici).

Dans un long portrait publié le 24 septembre, le magazine The Diplomat a rappelé que l’armée de l’air était depuis septembre commandée par un jeune général superstar de 54 ans, Chang Dingqiu. Ce pilote de chasse est réputé avoir « une approche audacieuse de l’entraînement », il s’est occupé de la modernisation de l’APL, et comme membre du nouvel état-major de la commission militaire centrale du Parti communiste, « il est le premier à avoir une expérience de la supervision d’opérations interarmées ».

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