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Un bombardement de l’armée israélienne tue dix membres d’une même famille à Gaza

Un secouriste palestinien sur les débris d’un immeuble abritant l’Al-Intaj Bank, liée au mouvement du Hamas, à Gaza, le 15 mais 2021. Un secouriste palestinien sur les débris d’un immeuble abritant l’Al-Intaj Bank, liée au mouvement du Hamas, à Gaza, le 15 mais 2021.

Six jours après le début d’un nouvel épisode d’escalade de violences entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas, la tension ne faiblit pas à travers le pays. Un nouveau bombardement de l’armée israélienne, samedi 15 mai dans la matinée, a fait dix morts, appartenant à la même famille, dans l’ouest de la bande de Gaza.

Deux femmes et huit enfants ont péri alors qu’ils se trouvaient dans leur immeuble de trois étages, situé dans le camp de réfugiés Al-Shati, selon les secours palestiniens à Gaza. « Ils [les enfants] étaient en sécurité dans leur maison, ils ne portaient pas d’armes, ils n’ont pas tiré de roquettes », a témoigné Mohammad Abou Hatab, le père des huit enfants, à l’hôpital Shifa de la ville de Gaza. Tous « portaient leurs habits de l’Aïd-el-Fitr », a-t-il ajouté, en référence à la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Le père de famille a expliqué que sa femme et cinq de ses enfants étaient allés célébrer l’Aïd-el-Fitr avec d’autres membres de la famille. Elle et trois de ses enfants, âgés de 6 à 14 ans, ont été tués. Un quatrième enfant, âgé de 11 ans, est porté disparu, et le bébé de 5 mois est, pour l’instant, le seul à avoir survécu.

« Massacre odieux » et nouvelles frappes nocturnes à Gaza

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a dénoncé dans un communiqué « un massacre odieux dans le camp d’Al-Shati ». De son côté, l’armée israélienne a annoncé dans la nuit avoir procédé à au moins cinq frappes sur l’ensemble de la bande de Gaza.

Un panache de feu et de fumée après un bombardement de l’armée israélienne à Gaza, le 14 mai 2021. Un panache de feu et de fumée après un bombardement de l’armée israélienne à Gaza, le 14 mai 2021.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des bombardements ont visé un « bureau d’opération » du Hamas près du centre de la ville de Gaza, avec des bombardements nocturnes visant ce que l’armée a appelé des « sites de lancement souterrains » de roquettes, ont affirmé les forces militaires israéliennes. L’armée a également frappé « un site de renseignement militaire », a-t-elle aussi déclaré sur Twitter, ainsi que des « sites de lancement de fusées sol-surface » et « deux escouades terroristes ».

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait déclaré, vendredi, que les raids sur la bande de Gaza n’allaient pas prendre fin prochainement. « J’ai dit que nous infligerions de sérieux revers au Hamas et à d’autres groupes terroristes (…). Ils payent et continueront de payer chèrement. Ce n’est pas encore fini », a déclaré M. Nétanyahou après une réunion au ministère de la défense, d’après un communiqué.

Les commémorations de la Nakba ont lieu samedi

Des immeubles de Gaza City en ruines après les raids aériens israéliens, le 15 mai 2021. Des immeubles de Gaza City en ruines après les raids aériens israéliens, le 15 mai 2021.

Depuis le début de ce nouveau cycle de violences, lundi, au moins 126 personnes sont mortes à Gaza, parmi lesquelles 31 enfants, et près de 950 personnes ont été blessées, selon le dernier bilan des autorités palestiniennes samedi. A ces victimes à Gaza, s’ajoutent celles qui ont péri dans de violents affrontements avec les forces israéliennes, lors de manifestations en Cisjordanie occupée. Onze Palestiniens ont ainsi été tués et plus de 150 manifestants blessés, selon un bilan du ministère de la santé palestinien et le Croissant-Rouge. La plupart de ces Palestiniens ont été tués par des balles tirées par l’armée israélienne.

En Israël, où le bouclier antimissiles Dôme de fer a intercepté environ 90 % des quelque 2 000 roquettes tirées cette semaine depuis Gaza, le bilan s’établissait, samedi, à neuf morts et plus de 560 blessés.

Samedi, alors que la situation est plus qu’incertaine quant à la suite des évènements, la tension pourrait encore monter d’un cran. Les Palestiniens commémorent ce jour la Nakba (« catastrophe » en arabe), l’exode d’environ 700 000 Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs foyers durant la guerre israélo-palestinienne en 1948, dans ce qui est aujourd’hui – et depuis le 14 mai 1948 – Israël.

Le Monde avec AFP et AP

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