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En Amérique du Nord, les cols bleus face à la révolution du véhicule électrique

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« Je suis excitée », s’exclame Karen Weldon, 58 ans, dont l’usine sera bientôt convertie au montage de véhicules électriques. La responsable de la santé et de la sécurité du site de General Motors d’Ingersoll en Ontario, au Canada a récemment passé quelques jours de formation dans le Michigan, pour comprendre comment allait être assemblée la fourgonnette électrique EV600, qui succédera au modèle Equinox. « C’est incroyable, s’enthousiasme-t-elle. Le véhicule fait plus de 7 mètres de long et le bloc-batterie est énorme. Pour travailler dessus, il faudra utiliser des leviers et accéder par le haut, nous qui avions l’habitude de nous glisser sous les voitures. »

Le pilote d’assemblage Jeff Roberts, qui, à 48 ans, fait lui aussi partie des vingt salariés sélectionnés pour aller se former aux Etats-Unis, anticipe de grands changements. « Il faudra apprendre la haute tension et revoir l’ergonomie des postes de travail, détaille-t-il. Je suis un peu inquiet mais j’ai confiance. Nous allons faire cette révolution, plutôt que de lui courir après. » La mutation de l’automobile vers l’électrique transforme l’organisation du travail et les besoins en compétences.

Les syndicats essaient d’y préparer les salariés. Jeff Roberts, qui a vingt-sept ans d’usine derrière lui, se veut prudemment optimiste. Ça n’a pas toujours été le cas. « Lorsqu’en août 2020, nous avons entamé des négociations collectives, nous avons compris qu’aucun investissement dans les voitures électriques n’était prévu au Canada, se souvient Dino Chiodo, directeur auto du syndicat Unifor. Beaucoup d’usines allaient fermer et le Covid accélérait le mouvement. C’est pourquoi nous avons consciemment décidé de nous inscrire dès le début dans la stratégie électrique. »

« Besoins différents en personnels »

Les syndicalistes ont dorénavant un rendez-vous technologique trimestriel avec les constructeurs, General Motors, Ford et Stellantis. Ils visent ainsi la préservation d’un maximum d’emplois « décents » pour leurs 44 000 adhérents chez les constructeurs et les équipementiers canadiens.

La tâche n’est pas aisée. Les experts de l’industrie ont tous noté l’intérêt croissant des grandes marques pour ce qu’on appelle les EV (Electric Vehicles). General Motors s’est récemment fixé pour objectif de passer au tout-électrique d’ici à 2035. A la même époque, la Californie a promis de bannir les nouveaux véhicules à essence. Et le président américain Joe Biden a évoqué la construction de 500 000 stations de recharge.

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