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« Des millions de Syriens sont durablement réfugiés au Moyen-Orient, il y a une urgence humanitaire et économique »

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Deux jeunes réfugiés syriens vendent des fleurs sur la corniche de Beyrouth, le 28 février 2021. Deux jeunes réfugiés syriens vendent des fleurs sur la corniche de Beyrouth, le 28 février 2021.

La Ve conférence des donateurs pour la Syrie, organisée par les Nations unies et l’Union européenne, qui s’est tenue lundi 29 et mardi 30 mars, avait l’ambition de rassembler 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros) pour venir en aide aux millions de réfugiés syriens jetés sur les routes de l’exil, après dix ans de guerre.

Pour Jean-Bertrand Mothes, responsable du département fragilités, crises et conflits à l’Agence française de développement (AFD) – l’un des principaux bailleurs de fonds –, si les conditions d’un retour en Syrie ne sont pas réunies pour des raisons politiques, il s’agit de maintenir la mobilisation internationale pour assister les millions de réfugiés qui se sont établis dans les pays voisins et les communautés locales, qui ont été déstabilisées par leur présence.

La Ve conférence des donateurs pour la Syrie s’est tenue dans un contexte d’aggravation de la crise humanitaire et économique qui frappe les populations syriennes. Que faut-il en attendre ?

C’est un exercice important. C’est un exercice de contribution, au niveau régional et international, pour soutenir les Syriens mais aussi les pays de la région qui sont impactés par la crise syrienne, de par l’installation de réfugiés sur leur territoire. Nous faisons le constat d’un essoufflement partagé des aides internationales, comme on peut le voir s’agissant de la situation au Yémen. La France va maintenir son aide.

Il y a aussi ce triste anniversaire [les dix ans du conflit], qui remet peut-être la Syrie au centre de l’agenda. Il nous faut maintenir une mobilisation internationale. Il s’agit d’aider ces communautés, dont la présence dans les pays riverains est durable, tant que les conditions de leur retour au pays ne sont pas réunies. Nous nous devons d’assurer une aide à la fois aux réfugiés et aux populations hôtes, qui sont gravement impactées par la crise – comme au Liban. Une crise aggravée par l’épidémie de Covid-19.

Qu’en est-il de l’aide aux victimes en Syrie même, paralysée, pour l’instant, pour cause de tensions entre le gouvernement de Damas et ses alliés – dont la Russie – et les bailleurs de fonds occidentaux ?

Je ne peux répondre qu’au nom de l’AFD, mais c’est tout l’objet de la mobilisation de la diplomatie française, même si les solutions sont, pour nous, très limitées sur le terrain. Ne serait-ce que concernant les conditions de passation de marchés. Nous ne sommes plus présents sur le territoire syrien, pour des raisons politiques. Mais la France est diplomatiquement toujours active. Est-ce qu’il ne serait pas pertinent d’avoir un retour des bailleurs internationaux en Syrie même ? C’est trop tôt, les conditions politiques dans le pays ne sont pas réunies, alors que les besoins sont immenses en termes d’accès à l’eau, à la santé, à l’éducation, etc.

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