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Une minute chrono en tête-à-tête avec Mao

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Une sculture de Mao Zedong dans un magasin près de la place Tiananmen, à Pékin, le 1er mars 2018 . Une sculture de Mao Zedong dans un magasin près de la place Tiananmen, à Pékin, le 1er mars 2018 .

LETTRE DE PÉKIN

En cette année de célébration du centenaire du Parti communiste chinois (PCC), une visite au mausolée de Mao Zedong s’imposait. Histoire de se mettre dans l’ambiance d’une commémoration dont on ne connaît que les grandes lignes.

On sait qu’il y aura un « grand rassemblement » et un discours du secrétaire général du parti, Xi Jinping. Où ? Quand ? Mystère. Sans doute à Pékin, le 1er juillet, date officielle de la création du PCC. On sait aussi qu’il y aura d’innombrables spectacles, expositions et films, et que les membres du parti qui y ont adhéré il y a plus de cinquante ans et ont « constamment bien rempli leur mission » recevront la « Médaille du 1er-Juillet ». Sur 91,9 millions de membres, 7,1 millions sont éligibles. Enfin, on sait qu’il n’y aura pas de défilé militaire.

Pénétrer dans le mausolée de l’homme qui a dirigé la Chine d’octobre 1949 jusqu’à son dernier souffle, le 9 septembre 1976 (et qui voulait être incinéré) ne va pas de soi. Surtout lorsqu’on est un journaliste étranger.

Depuis le 1er septembre 2020, tout visiteur doit au préalable s’inscrire en ligne et choisir un créneau horaire, en matinée uniquement. Une des sorties du métro débouchant à quelques dizaines de mètres du mausolée, sur le terre-plein central de la place Tiananmen, accéder à celui-ci ne devrait pas poser de problème. Sauf que sur cette place de 440 000 mètres carré (environ cinq fois la Concorde) dépourvue du moindre banc, rien n’est simple.

Check-points

Dès la sortie du métro – l’expression « à l’air libre » n’est pas appropriée – un premier policier nous arrête, mon assistante et moi. Sa première question : « Quel est votre métier ? » Première vérification d’identité, discussion avec des collègues sur son talkie-walkie Motorola et nous voilà autorisés à… emprunter un passage sous-terrain qui nous éloigne du mausolée et nous fait ressortir à l’est de la place, près d’un des check-points par lesquels doivent désormais passer tous les visiteurs.

Dès la sortie du sous-terrain, deux policiers nous accostent, dans un anglais parfait. Nouveau contrôle d’identité. « Certes, vous vous êtes inscrits pour visiter le mausolée mais les journalistes étrangers doivent avoir une autorisation pour accéder sur la place. » Heureusement, le policier est conciliant. « En principe, je devrais vous emmener au bureau chargé des journalistes. Mais, aujourd’hui, je n’ai pas trop de travail. Je peux vous accompagner au mausolée à condition que vous vous engagiez à ne pas travailler sur la place Tiananmen ». Ni photo ni interview. Une caméra fixée sur sa veste enregistre tous nos échanges.

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