Tous les sports, depuis bientôt un an, sont sévèrement touchés par la pandémie de coronavirus et les différentes contraintes sanitaires. Et c’est particulièrement le cas pour les sports de salle. Réunis ce jeudi au CNOSF, les présidents des fédérations françaises de handball, de basket ou de judo, ont confié leur inquiétude et demandé à l’Etat d’agir.
Des pertes de licenciés considérables, des finances dans le rouge, des bénévoles qui disparaissent, des compétitions à l’arrêt, et des clubs entiers qui s’éteignent… Voilà bientôt un an que le monde du sport souffre face à la crise du coronavirus et les mesures sanitaires en découlant. Si les professionnels s’en sortent tant bien que mal pour le moment, la situation est grave pour les amateurs. Notamment en ce qui concerne le sport en salle.
Réunis ce jeudi au CNOSF, les présidents de différentes fédérations ont vivement appelé l’Etat à leur venir en aide.
« Si l’enchaînement des six prochains mois n’est pas bon, on va avoir un écroulement de 40 à 50% du nombre de licenciés »
« C’est un cri d’alarme pour une prise de conscience, explique Philippe Bana, le patron du handball hexagonal. Personne ne s’est rendu compte qu’au-delà du sport professionnel, aujourd’hui le sport amateur, et particulièrement le sport amateur de salle, est dans une crise profonde, une crise de fermeture. On a tiré le rideau, on a posé la cocotte-minute et on a vissé le couvercle. Tout notre système, avec plus de trois millions de jeunes, est à l’agonie. On a le devoir de crier et de dire: regardez ce qui va mal. Il faut montrer qu’il existe un réel danger économique et social. Le sport est un secteur d’activité qui a besoin de soutien, car il est le fondement éducatif et social de notre société. On a besoin du sport pour survivre à ce tunnel du Covid. »
Or, pour le dirigeant, celui-ci va droit dans le mur. « Si l’enchaînement des six prochains mois n’est pas bon, on va avoir un écroulement de 40 à 50% du nombre de licenciés, prévient-il. Aujourd’hui on est déjà à moins 20%, moins 30%, voire moins 50% dans les sports de combat. Au handball par exemple, le risque est majeur parce que les petits clubs sont à l’agonie. »
« On ne peut pas considérer que le gouvernement doit tout faire. Mais entre 0 et 100, il y a un juste milieu »
Même constat pour le basket. « On veut alerter le gouvernement sur le fait que la reprise ne pourra pas se faire juste avec son feu vert, abonde Jean-Pierre Siutat, le président de la FFBB. Il faut la préparer. Avec un accompagnement financier des clubs, mais pas seulement, puisque même les clubs en situation financière saine vont se retrouver en carence de dirigeants. Il faut un vrai plan de relance. » Qui n’existe pas à l’heure actuelle, regrette Siutat: « On ne peut pas considérer que le gouvernement doit tout faire, mais aujourd’hui il ne se passe absolument rien pour le sport amateur. Entre 0 et 100, il y a un juste milieu, on pourrait déjà mettre le curseur à 30, voire à 50… »
Et Stéphane Nomis, le président de la fédération de judo, de résumer: « On a besoin d’aide. On est en grande précarité, on a besoin du soutien de l’Etat aujourd’hui pour que nos sports ne coulent pas. On fait le maximum pour rester à flot, mais là on est vraiment dans une grande difficulté. »
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