Le suspense reste entier pour la présidentielle en Equateur. Il y aura un recomptage partiel des bulletins de l’élection à la suite de la demande en ce sens des deux candidats à la lutte pour une place au second tour, a annoncé vendredi 12 février l’autorité électorale.
L’ex-banquier de droite Guillermo Lasso et le leader indigène de gauche Yaku Perez sont au coude à coude pour pouvoir affronter au second tour Andrés Arauz, dauphin de l’ex-président socialiste Rafael Correa (2007-2017). Le second tour, prévu pour le 11 avril, désignera le successeur de Lenin Moreno, un président impopulaire dont le mandat de quatre ans expire le 24 mai.
« 100 % des votes de la province du Guayas », celle qui compte le plus d’électeurs du pays, et « 50 % des votes de seize provinces » seront « révisés », a déclaré la présidente du Conseil national électoral (CNE), Diana Atamaint, lors d’une conférence de presse à Quito. « Une fois le processus de révision terminé, les résultats définitifs seront proclamés. »
La décision du CNE intervient alors que 99,99 % des suffrages ont été enregistrés. Quelque 0,31 % des voix doivent être examinées pour des incohérences telles que l’absence de signatures des membres des bureaux de vote.
Un recomptage salué par les observateurs internationaux
Yaku Perez, un avocat écologiste âgé de 51 ans, qui dénonce une manipulation des voix pour empêcher sa présence au deuxième tour, est à 19,38 % des suffrages, après avoir été dépassé mercredi par le conservateur Guillermo Lasso, 65 ans, crédité de 19,74 %. Ils sont devancés par Andrés Arauz (32,7 %).
MM. Perez et Lasso s’étaient mis d’accord, plus tôt vendredi, pour demander un nouveau compte des voix dans les vingt-quatre provinces. Les deux hommes se sont engagés à respecter les résultats révisés qui seront annoncés par le CNE et aussi à maintenir leur opposition commune au corréisme, la politique de l’ancien président Correa, qui vit en exil en Belgique et soutient M. Arauz.
La mission d’observateurs envoyée par l’Organisation des Etats américains (OEA) s’est félicitée de la décision de recomptage prise par le Conseil national électoral. Gerardo de Icaza, membre de la mission, a exprimé « sa reconnaissance » au CNE « pour avoir écouté les parties et les avoir reçues » dans le but de fournir « les garanties nécessaires et indispensables de certitude et de transparence ».
M. Perez, candidat du Pachakutik, bras politique du mouvement indigène, a déclaré que le recomptage débuterait dimanche dans la province côtière du Guayas, dans le sud-ouest de l’Equateur. Pour sa part, M. Lasso, candidat de droite qui se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle, a souhaité que le recomptage « soit mené de manière rapide dans chaque province, pour qu’il se termine le plus tôt possible ». Il a insisté pour qu’il se passe dans le calme.
Des manifestations en faveur de Yaku Perez prévues
Les associations indigènes et de gauche ont tenu depuis le premier tour des rassemblements pacifiques devant les sièges des autorités électorales à Quito et à Guayaquil, le grand port de la côte Pacifique qui est le chef-lieu de la province du Guayas. Elles ont annoncé de nouvelles manifestations en faveur de Yaku Perez.
« Les indigènes sont sur le point de se soulever, de bloquer les rues et de se déployer dans Quito », a averti M. Perez vendredi. « Nous leur demandons d’être calmes, d’avoir de la patience » et d’accepter qu’il faille « un peu plus de temps » avant d’avoir les résultats définitifs du premier tour.
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