Ce sont quelques points de pourcentage qui valent des milliards. Valérie Pécresse a proposé, jeudi 3 mars, de porter le budget de la défense au-delà de 2 % du produit intérieur brut, à 65 milliards d’euros en 2030. « Le respect de la LPM [loi de programmation militaire actuelle] permet d’atteindre 50 milliards d’euros de budget en 2025. Je souhaite porter ce budget à 65 milliards en 2030, bien au-delà des 2 % du PIB, ce qui signifie au total un effort supplémentaire de 108 milliards », a affirmé la candidate du parti Les Républicains à l’Elysée, lors d’une conférence de presse. « Tout au long des années 1960 et 1970, la part du budget de la défense dépassait 3 % du PIB, et jamais cela n’a entravé la croissance, bien au contraire », a-t-elle fait valoir.
Dans son allocution sur la guerre en Ukraine, mercredi soir, Emmanuel Macron a annoncé, sans avancer de chiffre, que la France « amplifierait l’investissement dans sa défense, décidé dès 2017 » et poursuivrait « sa stratégie d’indépendance économique ». Le budget actuel du ministère des armées doit de nouveau croître en 2022, à 40,9 milliards d’euros (+ 4,3 %), conformément à la loi de programmation militaire 2019-2025, qui prévoit une nette hausse de budget après des années de baisse. Mais les augmentations les plus importantes (+ 3 milliards par an) sont prévues à partir de 2023.
« Coups de menton »
Valérie Pécresse a aussi souhaité un « pilier européen fort » en matière de défense, saluant « le sursaut européen face à la situation ukrainienne [qui] ouvre une voie ». Mais elle a critiqué « les dégâts que le président Macron a causés en parlant de l’OTAN en “mort cérébrale” » fin 2019 – c’était dans un entretien avec The Economist –, en défendant une Alliance qui « ne signifie pas allégeance » et doit respecter « la souveraineté des Etats ».
La candidate avait aussi une flèche pour Bruno Le Maire, qui a dit, mercredi matin, que la France et l’Union européenne comptaient « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie », propos sur lesquels le ministre de l’économie était rapidement revenu, pour les tempérer. Valérie Pécresse a mis en garde contre une « politique de coups de menton » : « Quand on parle d’arme atomique en évoquant l’exclusion de la Russie du système Swift [l’opérateur international entre les banques], ou de guerre économique qui vise à détruire l’économie russe, je dis, attention ! Evitons les postures qui conduisent à l’escalade. »
« La guerre en Ukraine vient nous rappeler que la paix ne doit jamais être considérée comme acquise, même en Europe », a ajouté Mme Pécresse, sur un ton empreint de gravité. « Cette fois-ci, il s’agit de deux grands pays, membres de la famille européenne, dont l’un est une puissance nucléaire ». Condamnant à nouveau « l’invasion militaire », elle a fustigé « tous ceux qui ont défendu depuis des années sa politique, [qui] sont irresponsables et ont porté préjudice à nos intérêts nationaux », dans une allusion à ses adversaires d’extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour.
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