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Covid-19 : le Portugal se ferme pour tenter d’endiguer la troisième vague

Arrivée d’un patient atteint du Covid-19,  à l’hôpital de Funchal, sur l’île de Madère, après un transfert depuis Lisbonne, vendredi 29 janvier. Arrivée d’un patient atteint du Covid-19,  à l’hôpital de Funchal, sur l’île de Madère, après un transfert depuis Lisbonne, vendredi 29 janvier.

L’image commence à devenir dramatiquement banale. Ce vendredi 29 janvier, encore une trentaine d’ambulances faisaient la queue devant l’hôpital Santa-Maria à Lisbonne. La veille, elles étaient près d’une quarantaine à attendre dehors qu’une place soit attribuée aux malades qui se trouvaient à l’intérieur.

« Cette situation est plus qu’inacceptable en termes de dignité », a dénoncé le vice-président de la Société portugaise des urgences pré-hospitalières. Le directeur de l’hôpital, le plus grand de la capitale portugaise, avait pour sa part annoncé la veille que les services d’urgence commenceraient à présélectionner les malades susceptibles d’être traités à l’hôpital à bord des ambulances, afin de dériver vers des centres de santé les cas non urgents.

Avec 1 429 cas diagnostiqués pour 100 000 habitants ces quatorze derniers jours et 247 morts par million d’habitants, le Portugal, ancien élève modèle de la première vague, est devenu le pays le plus frappé d’Europe par la pandémie de Covid-19, selon le rapport dressé le 28 janvier par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), chargé de la surveillance de l’épidémie.

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Après avoir dépassé la barre des 300 décès en une seule journée, le 27 janvier, le petit pays de 10 millions d’habitants a encore battu un triste record le 29 janvier avec un total de 806 personnes hospitalisées dans les services de soin intensifs. Saturé, le système hospitalier portugais peine d’autant plus à affronter la troisième vague qu’il est vétuste et a été particulièrement mis à mal par les politiques d’austérité qui ont accompagné la dernière crise économique et la mise sous tutelle du pays en 2011.

L’île de Madère en renfort

Pour faire face à la situation, le gouvernement socialiste a approuvé, jeudi, la prolongation de l’état d’urgence, assortie de nouvelles restrictions, à commencer par l’interdiction faite aux habitants de voyager à l’étranger, sauf motif impérieux. Les contrôles ont aussi été rétablis aux frontières et le trafic ferroviaire avec l’Espagne suspendu. Quelques jours plus tôt, le pays avait déjà interdit les vols à destination et départ du Royaume-Uni, puis du Brésil. Le confinement à domicile, en vigueur depuis le 15 janvier, assorti de la fermeture des commerces non essentiels, a été prolongé quinze jours de plus. Tout comme la fermeture des classes, imposée depuis le 21 janvier.

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Enfin, l’interdiction de sortir de sa commune les week-ends a été réintroduite. « La situation est très grave, a prévenu la ministre de la présidence, Mariana Vieira da Silva. Nous ne sommes pas en condition de soulager d’aucune manière les mesures restrictives actuelles. » Pour renforcer les personnels soignants, épuisés par la virulence de la reprise épidémique, le gouvernement a autorisé l’embauche de professionnels diplômés à l’étranger, « exceptionnellement » et « pour un an » à condition qu’ils aient cinq ans d’expérience au minimum, ainsi que de médecins à la retraite et de professionnels n’ayant pas validé encore leur spécialité.

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