Wall Street a sauvé les meubles à la clôture lundi, et est parvenue à terminer en hausse après une séance noire à la veille de la réunion de la Banque centrale américaine (Fed).
Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a avancé de 0,29% à 34.364,50 points après avoir perdu jusqu’à 3% à la mi-journée, quant au Nasdaq, il a gagné 0,63% à 13.855,13 points alors que l’indice à forte coloration technologique avait fondu de 5% en journée.
Le S&P 500, qui était entré en correction en séance avec une chute de plus de 11% sur le mois, a terminé à l’arrachée en territoire positif à 4.410,13 points (+0,28%).
A une heure de la clôture, les indices ont fait volte-face et sont repartis à la hausse reflétant un retour accéléré des investisseurs à la recherche de bonnes affaires après les six séances de baisse pour le Dow Jones et un Nasdaq au plus bas depuis huit mois.
En milieu de séance, Wall Street faisait face à son pire mois de janvier de l’histoire, notaient les analystes de Schwab.
« Il y avait la crainte que la Fed puisse relever les taux d’un coup de 50 points de base à un certain moment », a indiqué Mazen Issa de TD Securities pour expliquer les ventes des investisseurs.
La Banque centrale américaine se réunit mardi pour deux jours et devrait en dire plus mercredi sur le volume et la fréquences des hausses de taux qu’elle envisage pour lutter contre l’inflation persistante.
Lors de leurs dernières prévisions moyennes d’évolution des taux, les membres du Comité monétaire avaient laissé entendre qu’on se dirigeait vers trois relèvements de taux de 25 points de base en 2022.
Mais depuis, les marchés sont persuadés que ce rythme de resserrement monétaire sera accéléré, ce qui ébranle Wall Street.
Le rebond in extremis des indices « montre que le marché était survendu », a commenté Karl Haeling de LBBW.
Il souligne que l’indice VIX, surnommé « l’indice de la peur » car il reflète la volatilité, avait soudainement grimpé à un plus haut depuis un an, « indiquant également un marché survendu ».
De nombreuses actions vedette sont tombées en séance à leur plus bas niveau de l’année, comme Twitter qui perdait plus de 7% avant de terminer positive de 0,69% à 35,06 dollars.
« C’est essentiellement pour cela que le marché a rebondi », a jugé l’analyste. « On avait épuisé les ventes mais je ne suis pas tout-à-fait sûr qu’on ait atteint un plancher », a-t-il indiqué.
« Si la Fed envoie un message plus sévère sur les taux, alors on pourrait repartir à la baisse. D’un autre côté, si elle est moins stricte que certains le pensent, le marché pourrait montrer un gros rebond », a poursuivi Karl Haeling promettant « une forte réaction dans un sens ou dans l’autre après la Fed ».
Ajoutant à l’humeur morose, les investisseurs ont gardé à l’œil l’escalade des tensions géopolitiques avec la possibilité d’une invasion russe en Ukraine.
« La Fed est la question dominante mais il y a aussi les inquiétudes que la Russie entre en Ukraine, cela contribue » à la volatilité, a ajouté l’expert de LBBW.
Les rendements des emprunts américains à 10 ans se sont un peu tendus à 1,76% contre 1,72% en journée et 1,75% vendredi.
Le groupe parapétrolier américain Halliburton a gagné 3,81% à 28,58 dollars après avoir annoncé des revenus trimestriels et annuels supérieurs aux attentes, porté par la hausse des prix de l’or noir.
Parmi les valeurs du jour, le spécialiste des vélos d’appartements haut de gamme Peloton, qui avait subi une descente aux enfers la semaine dernière, a gardé la tête hors de l’eau (+9,79% à 29,71 dollars).
L’entreprise, qui a connu un fort succès avec la pandémie mais fait face à une chute de la demande, a suspendu sa production, selon des informations publiées jeudi par la chaîne CNBC. Le titre a chuté de près de 25% depuis janvier.
Lundi, l’investisseur activiste Blackwells Capital a envoyé une lettre au conseil d’administration de Peloton pour exiger le départ immédiat du patron du groupe et la vente de l’entreprise.
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