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En Syrie, des adolescents pris au piège d’une prison après une attaque djihadiste

Des combattants kurdes ont été déployés dans le nord-est de la Syrie en vue d’un assaut contre une prison attaquée par des djihadistes à Hassaké, le 23 janvier 2022. HOGIR AL ABDO / AP

Des combattants kurdes ont été déployés, lundi 24 janvier, en vue d’un assaut contre une prison attaquée par des djihadistes à Hassaké, en Syrie. Cet assaut suscite de vives inquiétudes quant au sort de centaines d’adolescents encore détenus.

Le 20 janvier, plus d’une centaine de djihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont pris d’assaut la prison de Ghwayran avec des camions piégés et des armes lourdes. De violents affrontements ont duré plusieurs jours autour et au sein de cette prison du Nord-Est syrien.

Selon un nouveau bilan établi lundi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 154 personnes ont été tuées en cinq jours de combats entre forces kurdes et djihadistes ; 102 djihadistes, 45 combattants kurdes et sept civils.

Près de 45 000 personnes ont fui leur domicile en raison de l’assaut de la prison et les intenses combats qui ont suivi, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

850 adolescents « pris en otage »

Fer de lance de la lutte contre l’EI, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et la coalition emmenée par les Etats-Unis ont consolidé leurs positions autour de la prison, en vue de mener un assaut, selon l’OSDH.

Leur progression est entravée par la présence d’adolescents dans la prison, pris « en otage » et utilisés comme « boucliers humains » par les djihadistes, d’après un communiqué des FDS. Auparavant détenus dans un « centre de réhabilitation », ces mineurs sont désormais enfermés dans un dortoir, ont-elles assuré.

Certains de ces adolescents, au nombre de 850, n’ont que 12 ans, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), qui a appelé à les protéger et souligné le « risque que les enfants soient blessés ou recrutés de force » par l’EI.

La prison de Ghwayran, une ancienne école reconvertie en centre pénitentiaire il y a trois ans lors de la défaite de l’EI, était largement surpeuplée avant l’assaut, avec au moins 3 500 djihadistes parmi les détenus, selon l’OSDH.

Couvre-feu

Principal soutien des forces kurdes lors de leurs offensives contre l’EI, les forces de la coalition basées dans la région se sont massivement déployées à Hassaké.

Des hélicoptères de la coalition survolent la zone où se situe la prison, selon un correspondant de l’Agence France-Presse sur place. Sur le terrain, les combattants kurdes multiplient les efforts pour retrouver des fugitifs.

Lundi, après un raid des forces kurdes, des djihadistes se sont rendus aux FDS, a assuré leur porte-parole Farhad Shami.

Les autorités kurdes ont décrété « un couvre-feu complet à Hassaké et ses alentours pour sept jours à compter du 24 janvier », afin d’« empêcher les membres de cellules terroristes de s’échapper ». Hormis ceux de première nécessité, les commerces doivent fermer.

Les Kurdes, qui contrôlent des régions du nord et nord-est de la Syrie, réclament en vain depuis des années le rapatriement de quelque 12 000 djihadistes de plus de 50 nationalités, européennes et autres, détenus dans leurs prisons.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations en faveur de la démocratie, la guerre en Syrie s’est complexifiée au fil des ans avec l’implication de puissances régionales et internationales et la montée en puissance des djihadistes. Malgré sa défaite en 2019, l’EI parvient toujours à mener des attaques meurtrières grâce à des cellules dormantes.

Le Monde avec AFP

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