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Une photo diffusée par la présidence égyptienne, le 10 janvier 2022, montre le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi s’exprimant lors de l’ouverture du Forum mondial de la jeunesse dans la station balnéaire égyptienne de Sharm el-Sheikh, sur la mer Rouge. PRÉSIDENCE EGYPTIENNE / AFP
Egyptien réfugié au Soudan, Hossam Menoufy comptait rejoindre Istanbul depuis Khartoum, où il ne se sentait plus en sécurité. Mais l’opposant islamiste de 29 ans n’est jamais arrivé en Turquie. Son avion a dû se poser en urgence à Louxor, où le jeune homme, recherché par les autorités égyptiennes pour des faits en lien avec des attaques meurtrières, a été arrêté. A ce stade, il est difficile de dire s’il a été victime d’une succession de malchances, ou si sa capture résulte d’une coordination sécuritaire entre Khartoum et Le Caire, qui se sont rapprochés depuis le putsch militaire de l’automne 2021 au Soudan.
L’entourage de Hossam Menoufy n’avait toujours pas pu identifier son lieu de détention, mercredi 19 janvier, une semaine après son arrestation. Celle-ci a été reconnue le 15 janvier par le ministère égyptien de l’intérieur, qui n’en a pas précisé les circonstances. Médias pro-gouvernementaux et partisans du président Abdel Fattah Al-Sissi surenchérissent sur cette prise : l’homme est présenté comme un cerveau du groupuscule Hasm, voire comme son fondateur. Ce mouvement, classé comme terroriste par Le Caire, a été impliqué dans diverses attaques contre la police, des responsables gouvernementaux et des juges.
Condamnation à la prison à vie en 2020
« Hasm est né autour de 2014-2015, dans le plus grand secret. Le groupe n’a jamais été la branche armée des Frères musulmans [interdits en Egypte], mais il compte probablement, entre autres, des gens issus des Frères musulmans, partisans de répondre à la violence par la violence », dit le politologue Stéphane Lacroix, professeur à Sciences Po. Les autorités imputent notamment à Hasm la responsabilité d’un attentat qui avait fait vingt morts devant un hôpital du Caire en août 2019, dernière attaque de cette ampleur advenue dans une grande ville d’Egypte.
Hossam Menoufy avait fui son pays natal depuis au moins cinq ans et s’était établi à Khartoum. Ancien étudiant en ingénierie, il a été un partisan des Frères musulmans. Ce mouvement islamiste fait l’objet d’une répression implacable depuis que le président Mohamed Morsi, issu de ses rangs, a été renversé par l’armée en 2013.
Le jeune homme a été condamné in absentia à la prison à vie en 2020, à l’issue d’un procès de masse devant un tribunal militaire, pour son implication présumée dans une tentative d’assassinat d’un haut responsable judiciaire. Des défenseurs des droits de l’homme avaient dénoncé la torture et les disparitions forcées auxquelles avaient été soumis des accusés, ainsi que l’iniquité de la procédure. Il pourrait faire face à un nouveau procès.
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L’article L’Egypte capture un opposant islamiste après l’atterrissage d’urgence de son avion à Louxor est apparu en premier sur zimo news.