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La Chine se prépare à une croissance plus faible

Dans le quartier commerçant de Foshan, dans la province de Guangdong, en Chine, le 19 novembre 2021. RAUL ARIANO POUR « LE MONDE »

Tout à sa volonté de rivaliser avec New York jusque dans les symboles, Shanghaï a également son Times Square, son carrefour où, sur un écran géant, alternent informations économiques et publicités pour marques de luxe. En ce début janvier, alors que la pluie, la grisaille et le froid semblent se liguer pour décourager les consommateurs de courir les boutiques, l’écran bleu azur affiche fièrement la progression du produit intérieur brut (PIB) chinois durant les trois premiers trimestres 2021 : + 9,8 %. Mais les courbes défilant en bas de l’écran sont moins optimistes. Après une envolée spectaculaire au premier trimestre 2021 (qu’il faut comparer au premier trimestre 2020 où le pays a quasiment été à l’arrêt), la croissance ne cesse de ralentir.

Son niveau exact pour 2021 ne sera connu que le 17 janvier. Selon les experts, il devrait tourner autour de 8 %. En revanche, le millésime 2022, sans être catastrophique – une année de congrès du Parti communiste chinois (PCC) ne saurait l’être – sera nettement en deçà : 5,1 %, selon les prévisions publiées par la Banque mondiale le 21 décembre 2021. Cette institution identifie deux risques principaux : une reprise de l’épidémie de Covid-19 qui pourrait entraîner « de plus grandes perturbations dans l’activité économique » et un « ralentissement sévère et prolongé du secteur hautement endetté de l’immobilier ».

Sans être pessimiste, la Banque mondiale est donc prudente. A l’inverse de Morgan Stanley. La banque américaine qui prévoit une croissance chinoise de 5,5 % cette année, voit quatre raisons d’être optimiste : les autorités mettent en œuvre une politique fiscale et monétaire plus accommodante, la crise de l’immobilier n’est pas résolue mais semble en passe d’être maîtrisée, le gouvernement semble également faire preuve de souplesse pour résoudre la pénurie d’électricité que le pays a subie à l’automne et les exportations devraient rester fortes en 2022.

Une croissance davantage tirée par les exportations

Les derniers indicateurs sont plutôt encourageants. En décembre 2021, l’activité industrielle aurait été la plus élevée du second semestre. L’indice Caixin PMI manufacturier, publié le 4 janvier a, en effet, bondi de façon inattendue à 50,9, alors que les experts s’attendaient juste à un 50, le chiffre qui délimite l’accroissement de l’activité. Publié le 6 janvier, le même indice concernant les services a, lui, progressé de 52,1 à 53,1. Les carnets de commandes se remplissent de nouveau.

Mais, contrairement à ce que souhaite le PCC, la croissance semble davantage tirée par les exportations que par la consommation. Le gouvernement prévoit que le commerce (exportations et importations) aura atteint 6 000 milliards de dollars (5 300 milliards d’euros) en 2021, effectuant un bond de 24 % par rapport à 2019, avant la pandémie. A noter que près de la moitié des exportations sont désormais destinées aux pays émergents. Pour Henry Gao, spécialiste du commerce international basé à Singapour, cela prouve que « les “nouvelles routes de la soie”, ça marche ».

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