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Affaire Peng Shuai : la Chine tente une nouvelle fois de désamorcer un dossier embarrassant

La joueuse de tennis chinoise Peng Shuai pose avec l’ancien basketteur de la NBA Yao Ming (à gauche), la sportive chinoise pratiquant la voile olympique, Xu Lijia (au premier plan), et le joueur de tennis de table chinois à la retraite Wang Liqin (derrière), lors d’un événement à Shanghaï, en Chine, sur cette photo publiée sur les réseaux sociaux, le 19 décembre 2021. TWITTER /QINGQINGPARIS / REUTERS

Scoop ou mise en scène ? Pour la première fois depuis son post sur Weibo, équivalent chinois de Twitter, le 2 novembre, et la disparition médiatique qui avait suivi, la joueuse de tennis Peng Shuai a évoqué les accusations qu’elle a portées contre l’ancien dirigeant communiste chinois Zhang Gaoli. Dans une courte vidéo, la championne a répondu aux questions d’une employée d’un quotidien singapourien, en marge d’une compétition de ski nordique à Shanghaï, dimanche 19 décembre.

« D’abord, je veux insister sur un point très important : je n’ai jamais dit ni écrit que quiconque m’a agressée sexuellement », a déclaré Peng Shuai au Lianhe Zaobao, un quotidien en langue chinoise favorable à Pékin. « Ensuite, en ce qui concerne ma publication sur Weibo, il s’agit d’une affaire qui dépend de ma vie privée, et je pense qu’il y a eu un malentendu avec beaucoup de gens », a ajouté la jeune femme, vêtue d’un blouson noir et d’un tee-shirt rouge siglé « Chine ».

Si Peng Shuai confirme pour la première fois qu’elle a bien publié elle-même ses accusations sur Weibo, l’ancienne numéro un mondiale du double paraît donc affirmer qu’elle aimerait refermer l’affaire. Les autorités chinoises espèrent-elles clore l’embarrassant scandale avec ces dénégations faites à un média étranger ? La vidéo de dimanche ressemble à une réédition – en plus crédible – de son échange vidéo avec le Comité international olympique, dont n’avait été publié qu’un communiqué succinct qui ne faisait pas la moindre référence aux accusations contre Zhang Gaoli.

Si la vidéo, filmée au téléphone portable, a les apparences de la spontanéité, le contexte est important. Un peu plus tôt, lors du même événement, Peng Shuai était apparue sur des images diffusées par une journaliste du Global Times, un quotidien nationaliste chinois, dont les journalistes avaient déjà « obtenu » des vidéos de Peng Shuai pour les diffuser sur Twitter uniquement : à destination du public étranger, donc, puisque ce média est inaccessible en Chine. « Une amie m’a envoyé cette vidéo montrant la vedette du tennis Peng Shuai discutant avec [le joueur de basketball] Yao Ming (…) à Shanghaï », a ainsi écrit la journaliste Chen Qingqing, dimanche. Le fait que la presse d’Etat soit à nouveau utilisée pour donner des gages sur la situation de Peng Shuai a de quoi alerter.

« Forcée à avoir une relation »

Par ailleurs, le Lianhe Zaobao est largement prochinois, et l’autrice de la vidéo, une ancienne journaliste, est désormais représentante du journal à Shanghaï, chargée des ventes. Elle continue à prendre la plume de temps en temps : l’un de ses derniers articles, à la gloire de la ville de Xiamen, dans le sud de la Chine, était sponsorisé par les autorités municipales.

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