Chronique. Ce fut l’une des premières déclarations du maire élu de New York, l’ancien policier Eric Adams : « Quand je deviendrai maire [le 1er janvier 2022], je me ferai payer mes TROIS premières paies en bitcoins, a-t-il claironné, le 4 novembre, sur Twitter. New York va être le centre des cryptomonnaies et d’autres industries innovantes à forte croissance ! Attendez de voir ! » Qu’il soit permis de tempérer un instant l’enthousiasme du maire démocrate : il devra attendre trois mois pour toucher un premier unique bitcoin – celui-ci vaut 60 000 dollars environ (52 000 euros) tandis que le salaire annuel du maire de la ville est de 260 000 dollars environ.
Au-delà de ce chipotage, le signal est décisif : après les années franchement antibusiness du maire Bill de Blasio, qui lâcha en rase campagne Amazon lorsque la firme voulut installer son siège dans un quartier du Queens en 2019, les affaires font leur retour par la grande porte à la mairie de New York et vont retrouver l’esprit de conquête qui prévalait sous Michael Bloomberg, maire de 2002 à 2013.
@FrancisSuarez @Sarasti In New York we always go big, so I’m going to take my first THREE paychecks in Bitcoin when… https://t.co/DiMEYOXcy7
— ericadamsfornyc (@Eric Adams)
Après la crise financière de 2008, le milliardaire, inventeur des terminaux électroniques qui équipent les salles de marché, s’était aperçu que sa ville était trop dépendante de la mono-industrie de la finance et qu’il fallait engager urgemment une diversification. Ce fut chose faite avec la tech : Facebook, Google, Apple, Amazon, l’empreinte des géants du Net est de plus en plus forte aux portes de Wall Street. Les petits génies de l’informatique se sont installés dans les entrepôts vintage de Brooklyn pour lancer leurs start-up autour de l’ethereum et autres cryptos : la ville profite du reflux de San Francisco, trop chère et tellement politiquement correcte qu’une partie de la jeunesse préfère désormais New York. Enfin, les banques se divisent sur l’avenir du bitcoin, mais nul ne doute que la nouvelle frontière réside dans les fintech : quelque 636 start-up sont recensées dans la capitale financière américaine, notamment à Brooklyn, dont Eric Adams fut le maire d’arrondissement. « C’est l’Empire State, et nous allons construire des empires », a promis M. Adams à propos de New York.
La concurrence de Miami
Un choc est indispensable, alors que New York avait encore, en août, 8,7 % d’emplois en moins qu’au début de la pandémie. La renaissance passe par un retour de la sécurité, qui fut le thème principal de la campagne de M. Adams, après une – légère mais politiquement ultrasensible – dégradation depuis la crise due au Covid-19.
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