Pas encore sorti d’affaire mais le moral regonflé après une « belle saison estivale », Air France-KLM mise sur la « forte demande » de voyages vers des pays rouverts pour augmenter ses capacités et continuer à redresser ses comptes.
Le groupe aérien franco-néerlandais a bouclé la période juillet-septembre sur une perte nette de 192 millions d’euros, ce qui marque une amélioration sensible par rapport aux 1,5 milliard d’euros perdus lors de chacun des deux trimestres précédents.
Il a surtout retrouvé, comme promis, un résultat opérationnel positif, à 132 millions d’euros.
Celui-ci est en grande partie dû à la « forte performance » de la compagnie low-cost du groupe, Transavia, qui a tiré parti de l’appétit de ses clients pour les destinations ensoleillées du Vieux continent (Espagne, Portugal, Grèce) l’été dernier, autant de pays à l’accès facilité par le certificat sanitaire européen.
La compagnie low-cost d’Air France-KLM, Transavia, a vu son nombre de passagers exploser de 111% sur un an au troisième trimestre 2021 (AFP/Archives – ERIC PIERMONT)
Après un début d’exercice entravé par les restrictions de déplacement, la compagnie aux avions blancs et verts a vu son nombre de passagers exploser de 111% sur un an au troisième trimestre, « avec des niveaux d’activité revenus à environ 85% » de l’avant-crise.
Le fret s’est également très bien comporté, avec un chiffre d’affaires en hausse de 23,4% à 835 millions d’euros, représentant près de 20% de l’activité totale.
L’ensemble du groupe, qui souffre de la fermeture de nombreux pays desservis avant la crise par les importants réseaux long-courrier d’Air France et KLM, n’a en revanche retrouvé en moyenne que 66% de sa capacité du troisième trimestre 2019.
L’entreprise a transporté 16,94 millions de personnes sur la période, un quasi-doublement sur un an, mais encore loin des 29,1 millions du troisième trimestre 2019, dernier été avant la pandémie.
L’effet de cette crise est aussi évident sur le chiffre d’affaires, qui a atteint 4,56 milliards d’euros de juillet à septembre, une hausse de 89% sur un an, mais qui ne lui fait retrouver que 58% du niveau de 2019.
Le directeur général d’Air France-KLM Benjamin Smith le 29 septembre 2021 à l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle (AFP/Archives – Eric PIERMONT)
Le directeur général du groupe, Benjamin Smith, s’est néanmoins réjoui d’une « belle saison estivale ».
– Début de remboursement du prêt –
Le retour à un bénéfice d’exploitation « nous encourage à poursuivre nos efforts », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué, alors qu’Air France-KLM est engagé dans un plan d’économies tous azimuts qui se traduit par des milliers de départs volontaires.
Il a toutefois prévenu que « la crise du Covid-19 n’est pas encore derrière nous. Des continents importants comme l’Asie restent très largement fermés et les voyages d’affaires reprennent lentement ».
La réouverture aux étrangers le mois prochain des frontières des Etats-Unis, destination vers laquelle Air France réalisait avant-crise 40% de son chiffre d’affaires, constitue un facteur d’optimisme, d’autant plus que « nous constatons une forte demande » des clients, a affirmé pour sa part le directeur financier, Steven Zaat.
« Le troisième trimestre a été meilleur qu’attendu, le quatrième a l’air prometteur », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse téléphonique. Le groupe vise une capacité en sièges disponibles dans une fourchette de 70 à 75% pour le trimestre en cours, et un excédent brut d’exploitation « légèrement positif » sur toute l’année.
Autre symbole d’un début de rétablissement après la crise du Covid-19 qui lui a fait perdre plus de 10 milliards d’euros depuis un an et demi, l’entreprise va rembourser 500 millions de prêt garanti par l’Etat français (PGE), sur 4 milliards au total, « dans les prochaines semaines », selon M. Zaat.
Tous ces prêts, qui ont permis de passer le plus dur de la crise, devaient être remboursés à l’horizon 2023.
Mais le groupe est parvenu à un accord avec les banques pour rembourser quelque 800 nouveaux millions en 2023, puis 1,3 milliard en 2024 et autant en 2025, a révélé le directeur financier.
Malgré cette bouffée d’oxygène, le groupe, déjà recapitalisé en avril avec l’aide de l’Etat français qui a doublé sa participation à 28,6%, aura besoin d’un nouveau renforcement de sa structure financière, vu son endettement massif de 8,1 milliards d’euros à la fin septembre.
En mai, les actionnaires ont donné leur feu vert à de nouvelles émissions d’actions à hauteur d’un montant allant jusqu’à 300% du capital actuel.
« Nous attendons le bon moment » pour lancer cette opération, a affirmé M. Zaat, en soulignant que le groupe « n’a pas de problème de liquidités ».
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