Un programme de Facebook permet à certaines célébrités, responsables politiques et internautes en vue de ne pas avoir à obéir aux mêmes règles sur la modération des contenus que le reste des utilisateurs, affirme lundi le Wall Street Journal.
Baptisé « Crosscheck » ou « XCheck », ce programme n’applique pas les mêmes contrôles aux messages postés sur les comptes Facebook et Instagram de ces « VIP » que sur les comptes lambda, assure le quotidien économique en citant des documents internes à l’entreprise.
Il a inclus jusqu’à 5,8 millions d’abonnés en 2020. Certains sont exemptés des règles tandis que d’autres peuvent poster des messages enfreignant théoriquement les instructions en attendant qu’un employé de Facebook les examine.
Cela ne signifie pas qu’il y a « deux systèmes de justice » au sein du groupe, a rétorqué Andy Stone, un porte-parole de Facebook, dans une série de tweets.
Si certaines pages ou comptes reçoivent une deuxième couche de vérification, c’est pour s’assurer que les règles sont mises en oeuvre de façon appropriée et « éviter des erreurs », a-t-il affirmé.
« Nous savons que l’application de nos règles n’est pas parfaite et qu’il y a des compromis faits entre vitesse et précision », a-t-il reconnu.
Selon l’article du Wall Street Journal, Facebook a par exemple permis en 2019 à la star du football Neymar de montrer à ses millions d’abonnés des photos, nues, d’une femme qui l’accusait de viol, avant de les supprimer.
Le groupe aurait par ailleurs laissé certains comptes partager des affirmations jugées fausses par les factcheckers de Facebook, y compris que les vaccins tuent, qu’Hillary Clinton a couvert de soi-disant réseaux pédophiles ou que l’ex-président Donald Trump a qualifié d’ »animaux » tous les demandeurs d’asile.
Pour le conseil de surveillance de l’entreprise, la mise en place de mesures spéciales sur la modération des contenus est gênante.
Cet organisme « a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant au manque de transparence dans les processus de modération de contenus de Facebook, en particulier en ce qui concerne la gestion incohérente par l’entreprise des comptes les plus en vue », a déclaré le porte-parole de cette instance, censée être indépendante mais financée par le groupe.
Dans un message datant d’il y a trois ans, l’entreprise assurait que le fait de vérifier certains contenus une deuxième fois n’empêchait pas le compte, la page ou le message d’être retiré mais permettait de s’assurer que toute décision faite en ce sens était « prise correctement ».
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