Il n’est pas surprenant que le temps de loisirs apprécié ou enduré par beaucoup lors des fermetures récentes ait connu un boom pour les jeux de table et les entreprises de loisirs. Mais s’agit-il simplement de tuer le temps ou y a-t-il autre chose ?

Ces derniers mois, une armée de monstres, de dragons et de gobelins armés d’arbalètes a défilé dans les salons de Grande-Bretagne.

Heureusement pour ceux qui sont nerveux, la plupart des combattants sont statiques, mesurent un peu plus d’un pouce (25 mm) et appartiennent au monde des jeux de table.

Le petit assaut démoniaque semble s’être traduit par des sommes particulièrement importantes pour les sociétés de jeux au cours des 18 derniers mois.

Games Workshop, basé à Nottingham, a récemment annoncé une augmentation de ses bénéfices avant impôts de 69%, totalisant près de 151 millions de livres sterling, pour l’année dernière sur un chiffre d’affaires de 353 millions de livres sterling.

Ça suit solides performances d’autres jeux et entreprises de loisirs en lock-out comme le constructeur de trains miniatures Hornby.

Alors, comment la pandémie a-t-elle aidé les miniatures à devenir massives?

Kieran Wilson, 26 ans, d’Exeter, a perdu son emploi de vendeur de voitures au début du premier verrouillage.

Il a commencé à acheter des figurines Games Workshop après s’être retrouvé avec du temps libre et a déclaré qu’elles étaient sa « grâce salvatrice ».

« Les 18 derniers mois ont été durs pour tout le monde.

« J’ai commencé à peindre les modèles Warhammer dans ma chambre et ça a grandi à partir de là.

« Je me suis retrouvé immergé dans cette communauté créative et positive », a-t-il déclaré.

Kieran, qui a maintenant trouvé un emploi de gérant de magasin pour une grande entreprise de vêtements, a déclaré qu’il avait souffert de dépression et d’anxiété pendant la pandémie et a trouvé le processus de construction des figurines, qu’il peint ensuite avant d’utiliser dans des jeux de table, « très thérapeutique ».

« C’est un bon exutoire créatif, il y en a pour tous les goûts.

« Au cours des 18 derniers mois, j’ai souffert de ma santé mentale et cela a été une grâce salvatrice.

« J’implore tous ceux qui ont du mal à tenter le coup », a-t-il ajouté.

Gareth Beverley, 40 ans, de Southampton, s’est retrouvé avec très peu de temps libre pendant les blocages.

Il dirige une entreprise de drones et a dû jongler avec l’enseignement à domicile de ses enfants, âgés de six et quatre ans, tandis que sa femme Sam travaillait comme infirmière.

Les jeux sur table – une résurrection du passe-temps adolescent de Gareth – sont devenus un moyen pour la famille de passer du temps de qualité ensemble pendant la pandémie.

Gareth joue à un jeu à petite échelle de la série Warhammer qui, dit-il, fonctionne mieux pour les enfants.

« J’ai eu un pack de démarrage et j’y ai fait participer mes enfants », a-t-il déclaré.

« Nous nous asseyions à la table de la cuisine et jouions, introduisant même des modèles Lego, comme moyen de passer du temps en famille.

« Je demandais à mon fils aîné d’additionner les points sur les dés, donc c’était éducatif. »

Il a également déclaré que peindre les modèles en plastique après le coucher des enfants était un bon moyen de se détendre après le travail.

« Lorsque vous choisissez une palette de couleurs pour un modèle, vous êtes dans l’instant et déconnecté de toute autre préoccupation ou problème », a-t-il déclaré.

« Je peux être créatif. »

Avant la pandémie, Andy Sharp, 43 ans, un obstétricien d’Altrincham, près de Manchester, jouait 95% dans son club local, où il rencontrait des amis chaque semaine pour jouer à une grande variété de jeux de table.

Mais alors que les clubs ont été contraints de fermer à cause de la pandémie, Andy – qui joue à des jeux depuis l’âge de neuf ans – craignait que lui et ses amis ne commencent à perdre le contact.

Pendant le verrouillage, il a réuni les gens pour faire un appel en ligne hebdomadaire « Hobby Hangout », où les joueurs ont peint des miniatures et discuté entre eux.

Il a déclaré que les appels aidaient les gens à se connecter et à oublier leurs problèmes, des personnes se joignant à l’appel de tout le pays et même d’Allemagne.

Il a déclaré: « Nous parlons tout le temps de la pandémie.

« Beaucoup de personnes sur l’appel travaillent à domicile qui n’auraient pas été autrement. »

Andy a déclaré qu’il avait trouvé les jeux miniatures très utiles pour gérer le stress de la vie.

« Mon passe-temps a toujours été un endroit très heureux pour moi parce que la vie est compliquée », a-t-il déclaré.

« Chacun a ses propres défis et je trouve que peindre des miniatures aide à la santé mentale et à la relaxation.

« Quand je m’assois et que je peins mes miniatures, je pense que cela s’appelle la relaxation passive.

« Tout le reste s’effondre, tous les autres soucis que vous aviez sont devenus sans importance parce que vous vous concentrez sur une très petite chose que vous faites. »

Les sociétés de jeux disent avoir reçu des messages de clients décrivant à quel point leurs produits les ont aidés pendant la pandémie.

John Stallard, qui dirige Warlord Games, a déclaré que sa société, qui produit des jeux miniatures historiques et de science-fiction, a enregistré une croissance de 30% par rapport à la même période l’année dernière.

« Cela a été une année horrible pour tant de gens, donc je me sens un peu mal de dire que nous avons bien fait, mais nous avons bénéficié du fait que les gens restent à la maison et font leurs passe-temps », a-t-il déclaré.

Il a déclaré que son entreprise, qui se trouve à deux pas du siège de Games Workshop à Lenton, Nottingham, a « accueilli un grand nombre de personnes nouvelles dans le passe-temps » depuis le premier verrouillage.

« Nous avons reçu des courriels de personnes disant que cela avait vraiment aidé leur santé mentale ou les avait aidés à passer du temps en famille à peindre avec les enfants », a-t-il ajouté.

« Nous avons également beaucoup d’anciens soldats qui nous écrivent pour dire que le passe-temps a aidé leur santé mentale et à faire face aux traumatismes. »

Les jeux de table peuvent fournir un sentiment d’accomplissement plus évident que les jeux vidéo, selon leurs créateurs.

« Si vous jouez à un jeu informatique, vous n’avez rien à la fin, mais si vous avez peint une armée, vous l’avez pour les 30 prochaines années, il y a quelque chose de physique à montrer », a déclaré John.

Ronnie Renton, PDG de Mantic Games, basé à Nottingham, a déclaré que l’aspect social des jeux était devenu plus mondial pendant la pandémie.

« Les clubs et les tournois de jeux en face à face sont une grande partie du passe-temps et ne pas y avoir accès était difficile pour beaucoup de gens », a-t-il déclaré.

« Cependant, nous avons vu des gens se rassembler et chercher d’autres moyens de créer ce sentiment de communauté, qu’il s’agisse de créer des groupes sur les réseaux sociaux ou même d’utiliser des sites Web pour recréer l’expérience de jouer à des jeux de table. »

Ronnie a déclaré que son entreprise avait déplacé ses journées portes ouvertes habituelles, où les gens viennent jouer à des jeux ou assister à des séminaires, en ligne pendant la pandémie.

« Cela nous a en fait aidé à dialoguer avec les fans du monde entier. Nous avons eu des gens en Amérique qui se sont réveillés à 04h00 pour se joindre à nous », a-t-il déclaré.

« Malgré le décalage horaire et les distances énormes, ils avaient toujours l’impression d’avoir un endroit où venir discuter de leur passe-temps, tout en se détournant des événements du monde réel. »

Cependant, Annie Norman, qui dirige Bad Squiddo, une entreprise qui conçoit des figurines de jeux de guerre féminins, a déclaré que les 18 derniers mois n’avaient pas été simples pour tout le monde dans l’industrie.

« Cela a repris au début du verrouillage alors que les gens étaient en congé et restaient à la maison, il y a donc eu un boom soudain », a-t-elle déclaré.

« Mais il est définitivement retombé vers l’été. »

Annie, qui dirige seule l’entreprise, a déclaré que les gens voyaient souvent des articles dans la presse sur l’essor des grandes sociétés de jeux et supposaient que la même chose était vraie pour tout le monde dans l’entreprise.

« J’admets ressentir un peu de jalousie quand je vois des articles sur Games Workshop qui marchent bien », a-t-elle déclaré.

« Mais c’est toujours un bon signe pour l’industrie en général. »

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