Ils étaient des milliers, pompiers, policiers, soldats, villageois, jeudi 5 août, à lutter sans relâche contre les incendies qui ravagent depuis neuf jours la côte méditerranéenne de la Turquie, une destination prisée des touristes, source importante de revenus en devises pour le pays.
Les températures caniculaires, la grande sécheresse des sols et les vents puissants rendent la lutte particulièrement ardue. Jeudi soir, dix-sept incendies faisaient toujours rage dans plusieurs provinces, notamment dans les régions côtières d’Antalya et de Mugla, dont les pinèdes, les oliveraies et les villages sont toujours en proie aux flammes, malgré l’entrée en action d’avions bombardiers d’eau venus d’Espagne, de Croatie, d’Ukraine, de Russie et d’Azerbaïdjan.
A Mugla, trois quartiers de la ville balnéaire de Milas encerclés par les flammes ont dû être évacués. En revanche, la centrale thermique au charbon de Kemerköy, toute proche, a pu être sauvée. Les jours précédents, les vents violents avaient poussé l’incendie vers le bâtiment principal, laissant craindre le pire.
Toute la journée de jeudi, des tonnes d’eau ont été déversées depuis les airs sur l’usine et son pourtour. Evacuée et vidée de ses substances explosives, notamment ses réservoirs à hydrogène, la centrale est apparue plutôt intacte sur les images diffusées jeudi par les chaînes de télévision.
La station balnéaire d’Oren évacuée
Le ministre de l’énergie, Fatih Dönmez, a assuré que les turbines de cette centrale au lignite, pourvoyeuse d’électricité pour une bonne partie de la région, n’avaient pas été endommagées. « Pour le moment, il n’y a pas d’incendie qui menace l’usine », a-t-il déclaré.
Les gardes forestiers sont moins optimistes, craignant une reprise du feu autour de la centrale à cause des vents extrêmement changeants. Preuve que le danger persiste, la station balnéaire voisine d’Oren a dû être évacuée jeudi par la marine turque, tandis que des convois interminables de voitures encombraient les routes, selon les images transmises par la chaîne de télévision Habertürk.
Des habitants fuient l’incendie avec leurs animaux, dans la région d’Hisaronu, en Turquie, le 2 août 2021. AP
La population suit avec angoisse les ravages causés par le feu. Pas moins de 180 incendies ont été recensés depuis le 28 juillet, du jamais vu depuis 2003. La plupart ont été maîtrisés, seuls dix-sept foyers subsistent.
Critiqué pour son manque de réactivité, le gouvernement tente de faire bonne figure, répétant à l’envi que tout est sous contrôle, que les vents vont se calmer, que les paysages devenus lunaires vont être reboisés. Dans une interview télévisée diffusée mercredi soir, le président Recep Tayyip Erdogan a accusé l’opposition de pratiquer la « terreur du mensonge » pour avoir dénigré l’impréparation dont il se voit accusé.
Il vous reste 60.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article En Turquie, Erdogan critiqué pour sa mauvaise gestion des incendies est apparu en premier sur zimo news.