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Label AOC ou AOP: les différences et les garanties

En 2019, la France comptait 363 AOC/AOP viticoles (vins et eaux-de-vie), 101 AOP agroalimentaires dont 50 AOP laitières, dix-sept AOC boissons spiritueuses et quatre AOC/AOP cidres et poirés, selon les chiffres publiés par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Il existe donc à la fois des produits alimentaires labélisés Appellation d’origine protégée (AOP), d’autres recevant l’Appellation d’origine contrôlée (AOC), mais aussi des produits certifiés à la fois par les deux labels. Comment cela est-ce possible? Tout simplement parce que l’AOP est la déclinaison européenne de l’AOC.

L’AOC, un label précurseur

Le label AOC est né en 1935 alors que la production viticole française connaissait une période difficile marquée par une chute globale de la qualité, et parallèlement une hausse des mensonges sur les lieux de production. Un décret-loi avait alors ouvert la voie à la création d’une classification officielle certifiant par un marquage sur les bouteilles la localisation des productions de vin, ce qui avait accouché en 1936 des toutes premières AOC pour les vins d’Arbois, de Châteauneuf-du-Pape, de Tavel, de Cassis et de Monbazillac, et pour l’eau-de-vie de Cognac.

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Garantie pour les consommateurs qu’un produit a été élaboré sur un territoire défini et selon un cahier des charges bien précis validé par l’Inao, l’Appellation d’origine contrôlée avait été étendue en France, après la Seconde Guerre mondiale, à d’autres productions agricoles et agroalimentaires comme le fromage. Les terme et concept d’AOC avaient également été repris à l’étranger, notamment en Belgique et en Suisse.

L’AOP, une protection à l’échelle européenne

En 1992, alors que venait d’être actée la naissance de l’Union européenne (UE) par le traité de Maastricht, l’AOP avait été lancée pour harmoniser les appellations d’origine des différents pays européens. En effet, si certains pays utilisaient donc le système français de l’AOC, certains autres comme l’Italie avec la Denominazione di origine controllata (DOC) et l’Espagne avec la Denominación de Origen (DO) avaient leurs propres appellations. Dénommée Appellation d’origine protégée dans la langue française (Protected Designation of Origin en anglais), l’AOP est depuis 1992 l’équivalent de l’AOC au niveau européen. Comme l’AOC, elle garantit l’existence d’un lien fort entre un produit alimentaire et son terroir de production, par la sollicitation d’un savoir-faire et de produits locaux.

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La différence entre une Appellation d’origine contrôlée et une Appellation d’origine protégée est que la première protège un produit seulement sur le territoire français, tandis qu’une AOP s’étend à l’ensemble de l’Union européenne. Par exemple, la feta produite en Grèce et reposant sur un savoir-faire local datant de plus de deux millénaires est protégée dans toute l’UE par une AOP. La Cour de justice de l’Union européenne a d’ailleurs demandé en 2005 aux producteurs d’autres pays de l’Union européenne, qui n’avaient donc pas le droit au label AOP, de retirer le terme feta de leurs produits sous peine de sanction. Ainsi, le nom de feta ne peut plus être utilisé par la marque française Salakis qui produit du fromage de brebis avec du lait collecté dans plusieurs départements de l’Hexagone. Appartenant au géant de l’industrie agroalimentaire Lactalis, Salakis se décrit désormais simplement comme une marque de fromages de brebis pour salades et apéritifs.

23 milliards de chiffres d’affaires pour les AOP françaises

L’Appellation d’origine contrôlée constitue donc désormais principalement une étape vers l’Appellation d’origine protégée. Le petit nombre de produits français certifiés par un label AOC seul sont des produits ayant déjà reçu leur certification en France et dont la demande de protection européenne AOP est en cours. Une fois l’AOP obtenue, le marquage AOC ne peut d’ailleurs plus figurer sur le produit, à part s’il s’agit de boissons alcoolisées. L’autre cas pour lequel on peut trouver un label AOC seul concerne les produits non couverts par la réglementation européenne. C’est le cas par exemple des produits de la filière forêt-bois, comme le bois de Chartreuse ou le foin de Crau, qui font partie des rares produits non alimentaires à avoir reçu une Appellation d’origine contrôlée.

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En France, l’ensemble des produits sous AOP affichait en 2019 un chiffre d’affaires de 23,05 milliards d’euros, dont 20,7 milliards d’euros pour les seuls vins et spiritueux (la production des boissons alcoolisées recevant le label AOP représente 73,5% de l’ensemble des boissons alcoolisées commercialisées). Ensuite, ce sont les fromages AOP qui ont généré 2,37 milliards d’euros de chiffre d’affaires, notamment grâce à certains produits phares comme le camembert de Normandie ou le roquefort. La châtaigne d’Ardèche, la noix de Grenoble ou encore la lentille verte du Puy sont autant d’Appellations d’origine protégée françaises que le monde nous envie.

(Par la rédaction de l’agence hREF)

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