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Pratiqué sur les playgrounds, le basket 3×3 débarque aux JO de Tokyo

Publié le : 23/07/2021 – 07:07

Pour la première fois de son histoire, le basket se jouant à trois contre trois sera présent aux Jeux olympiques de Tokyo. La reconnaissance d’une pratique ancienne qui offre aujourd’hui aux fédérations nationales de nouvelles perspectives.

Premier sport d’équipe urbain au monde, selon une étude du Comité international olympique (CIO), le basket 3×3 sera pour la première fois au programme des Jeux olympiques et devrait permettre de professionnaliser encore plus une discipline pratiquée depuis longtemps sur les playgrounds (terrains de jeu extérieurs) du monde entier.

Alors que le basket à cinq contre cinq est déjà le sport collectif roi des Jeux olympiques, depuis l’engouement créé par la « Dream Team » américaine aux Jeux de Barcelone en 1992, le basket s’offre grâce au 3×3 une nouvelle fenêtre d’exposition.

Du 25 au 29 juillet, les téléspectateurs qui ne connaissent pas encore cette discipline vont ainsi pouvoir la découvrir avec un tournoi masculin et un tournoi féminin – pour lequel les Bleues se sont qualifiées et comptent parmi les favorites pour décrocher une médaille.

Finale Coupe du monde 2016 USA vs Serbie

Si le principe consiste toujours à envoyer un ballon dans un panier, les règles sont toutefois quelque peu différentes. Un match de 3×3 se joue ainsi sur demi-terrain avec un seul panier et ne dure que 10 minutes, voire moins si une équipe atteint 21 points avant la fin du temps réglementaire. Contrairement au basket traditionnel où un panier marqué vaut deux points, un panier au 3×3 ne vaut qu’un point. De même, un tir à trois points – derrière un arc de cercle située à 6,75 m du panier – ne vaut que deux points dans cette discipline. En cas d’égalité au terme des 10 minutes, les deux équipes jouent une prolongation. La première inscrivant deux points l’emporte.

« C’est un format plus dynamique que le basket traditionnel », explique Karim Souchu, ancien joueur professionnel de basket traditionnel et désormais entraîneur des équipes de France de 3×3, contacté par France 24. « Il y a beaucoup moins d’arrêts de jeu, les arbitres sifflent moins de fautes et l’équipe en possession du ballon n’a que 12 secondes pour tirer, contre 24 dans le 5×5, ajoute-t-il. Tout est fait pour accélérer le jeu. C’est une forme de basket cardio. »

« Le 3×3 a le vent en poupe »

À l’image du rugby à 7, lui aussi présent aux Jeux olympiques, ce basket à grande vitesse plaît beaucoup au public. D’autant que le style de jeu pratiqué – très rapide et face au panier – implique un profil de joueur différent, dont le physique est plus proche du spectateur lambda que celui des stars de la NBA. « Au 3×3, les joueurs sont plus petits, mais avec des capacités cardio plus importantes, souligne Karim Souchu. Les meilleurs joueurs mondiaux ont un physique très spécifique. »

Considéré comme la star mondiale du 3×3, le Serbe Dusan Bulut, surnommé « BulutProof, en est le parfait exemple. Il ne mesure « que » 1,91 m, quand la superstar de la balle orange LeBron James est à 2,06 m et que le tout récent meilleur joueur des finales NBA, le Grec Giannis Antetokounmpo, culmine lui à 2,11 m.

Highlights de Dusan Bulut

Du côté des instances dirigeantes du basket mondial, la présence du 3×3 aux Jeux de Tokyo laisse espérer des retombées importantes. « Il y a une appétence pour le sport urbain et le 3×3 a le vent en poupe. Le basket de rue, ou ‘streetball’, existe depuis toujours, mais le fait de devenir une discipline olympique va légitimer cette discipline et permettre d’accroître le nombre de pratiquants », estime le président de la Fédération française de basket (FFBB), Jean-Pierre Siutat, contacté par France 24.

Car si la FFBB comptait environ 700 000 licenciés avant l’arrivée du Covid-19, faisant du basket le deuxième sport collectif en France en termes de licenciés derrière le foot, elle estime à 2,5 millions le nombre de pratiquants non licenciés. En développant la pratique du 3×3, la Fédération compte ainsi attirer de nouveaux joueurs sous sa bannière. Son objectif est ambitieux : elle souhaite passer de 1 500 et 2 000 tournois annuels organisés actuellement à travers la France à 10 000 tournois par an d’ici 2024, année des Jeux olympiques à Paris.

Un volontarisme vu d’un bon œil par les collectivités territoriales qui bénéficient de l’installation ou de la rénovation de nombreux terrains de basket. À Paris, ce sont ainsi une quinzaine de terrains qui doivent être rénovés dans les prochains mois. Le premier d’entre eux, boulevard Vincent-Auriol dans le XIIIe arrondissement, dessiné par l’artiste L’Atlas, a été inauguré le 8 juin.

Un playground restylé par L’Atlas

Source

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