Les autorités berlinoises ont donné jeudi leur feu vert à la tenue d’un référendum consultatif pour réclamer l’expropriation des grandes sociétés immobilières de la capitale allemande, frappée par une crise du logement, après le succès d’une pétition ayant rassemblé plus de 300.000 signatures.
Le commissariat aux élections de l’Etat de Berlin a confirmé la validité de 183.711 signatures, sur les 346.000 déposées, soit « plus que le nombre nécessaire » pour la tenue d’un vote, a-t-il annoncé dans un communiqué.
La loi locale berlinoise prévoit qu’une pétition peut faire l’objet d’un référendum si elle est signée par 7% de l’électorat, soit plus de 170.000 personnes.
En cas de victoire du « oui », le référendum ne sera toutefois « pas contraignant » juridiquement pour le Sénat de Berlin, l’organe exécutif local, car aucun projet de loi précis n’est soumis au vote, a indiqué à l’AFP Geert Baasen, porte parole de l’autorité des votes de Berlin.
Mais la municipalité devra a minima se saisir politiquement du sujet.
Ce scrutin pourrait avoir lieu le 26 septembre, en même temps que les élections législatives et municipales. Les autorités berlinoises doivent encore valider cette date.
L’objectif de la pétition : pousser la municipalité à acquérir, via une structure publique et indépendante, les biens des sociétés détenant plus de 3.000 logements à Berlin, pour mettre fin à la spéculation immobilière.
-Attractivité-
Inimaginable il y a quelques années, la pétition a suscité l’enthousiasme de de nombreux Berlinois, excédés par la hausse des loyers dans cette ville de 3,7 millions d’habitants.
La forte attractivité de la capitale pour les investisseurs et le manque structurel de logements accessibles ont fait bondir les prix de près de 85% entre 2007 et 2019.
Les grandes sociétés immobilières sont accusées d’être à l’origine de cette situation, alors que seulement 20% des Berlinois sont propriétaires de leur logement.
Le collectif « Deutsche Wohnen Enteignen », à l’origine du projet, a organisé depuis mars une vaste campagne de récolte de signatures, à coup de stands, manifestations, et pancartes affichées dans toute la capitale.
Le récent rejet par la Cour constitutionnelle allemande de l’emblématique loi de limitation des loyers, adoptée au forceps par la majorité municipale de gauche l’an dernier, a renforcé la mobilisation.
Tout comme l’annonce, en mai, de la fusion de deux géants du secteur, Deutsche Wohnen et son concurrent Vonovia, dans le cadre d’un méga deal de 19 milliards d’euros. La société Deutsche Wohnen possède un parc de plusieurs milliers d’appartements à Berlin et est devenue un symbole de cette spéculation.
« L’expropriation ne résoud aucun problème (…). Pour un allégement du marché, nous avons besoin de construire plus de logements », a commenté jeudi Marko Rosteck, porte-parole de Deutsche Wohnen.
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