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« Ne soyons pas esclaves d’une “Biden-mania” : pour une fois, c’est l’Amérique qui s’inspire de l’Europe »

Le président américain, Joe Biden, à la Maison Blanche, le 7 mai 2021. Le président américain, Joe Biden, à la Maison Blanche, le 7 mai 2021.

« George Washington avait énoncé cette belle et juste idée : “La nation qui se livre à des sentiments d’amour ou de haine envers une autre devient en quelque sorte esclave. Elle est esclave de sa haine ou de son amour” », écrit Alexis de Tocqueville dans De la Démocratie en Amérique.

La maxime tirée du « testament » du premier président des Etats-Unis trouve aujourd’hui une certaine résonance avec l’attitude d’une partie de la gauche française, éprise soudainement de « Biden-mania ». Après avoir volontiers versé dans un antiaméricanisme viscéral, elle tombe aujourd’hui en pâmoison devant l’actuel locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, qui serait devenu la boussole de toute politique fiscale, budgétaire, voir environnementale.

Florilège : « L’épidémie que Macron redoute le plus : la bidenite. Taxer les riches et les multinationales. Et si ce virus traversait l’Atlantique ? », s’interroge le député (La France insoumise, LFI) de la Somme, François Ruffin. « Je suis Biden plutôt que Macron », fanfaronne le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. « J’ai l’impression que Joe Biden a pris sa carte au Parti communiste », ose Fabien Roussel, le candidat du PCF à la présidentielle de 2022. Quant à Yannick Jadot, l’eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, il déclarait le 29 mars : « Moi je suis pour la sortie du nucléaire, à 100 % (…) Soyons dans le camp de Biden (… ) et pas dans celui d’un conservatisme terriblement dangereux. »

Cet unanimisme est touchant, mais il se nourrit de beaucoup d’approximations, voir d’une méconnaissance des Etats-Unis. L’amour rend bien aveugle. Le constat fonctionne aussi lorsqu’il s’agit de prendre ses distances avec l’oncle Sam. En témoigne la récente prise de parole d’Anne Hidalgo dans le Journal du dimanche sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2022. « Je ne suis pas favorable à une primaire. Une primaire à l’américaine s’adresse à tout le corps électoral. En France, ce n’est pas la même logique : elle mobilise surtout les militants ou les sympathisants. » Bref, comme…. aux Etats-Unis, où, dans une majorité d’Etats, seuls les électeurs inscrits comme affiliés à un parti ont le droit de participer à la désignation du candidat qui représentera leur camp.

Le bal des illusions

Pas de chance non plus pour Yannick Jadot, car Joe Biden n’est pas le militant antinucléaire qu’il idéalise. Cette énergie, neutre sur le plan des émissions de carbone, constitue l’un des leviers que les Etats-Unis comptent actionner pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat qu’ils viennent de réintégrer.

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