A contre-courant de ses voisines européennes, l’économie française a entamé son redressement début 2021, après avoir été terrassée par l’épidémie de Covid-19 l’an dernier, mais les restrictions sanitaires ont continué de peser sur l’activité et le gouvernement espère une reprise plus franche avec la vaccination et le déconfinement. Au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a légèrement rebondi, avec une croissance de 0,4% par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee.
La France s’inscrit clairement à contre-courant des autres grandes économies européennes, l’Allemagne (-1,7%), l’Espagne (-0,5%) et l’Italie (-0,4%) ayant vu leur PIB se contracter au premier trimestre. Dans son ensemble la zone euro se contracte de 0,6%. Cela s’explique surtout par une évolution différente de la pandémie, ces pays ayant moins souffert que la France en fin d’année 2020, avant d’être contraints d’adopter des mesures plus restrictives début 2021.
Mais loin de la reprise dynamique à l’oeuvre aux Etats-Unis (+6,4%) grâce à la relance massive engagée par Joe Biden, le rebond français reste « limité », souligne l’Institut national de la statistique, le PIB se situant encore 4,4% sous son niveau de fin 2019. « C’est un trimestre qui reste très marqué par les restrictions sanitaires, qui se sont durcies au fil des mois », a souligné à l’AFP Julien Pouget, chef du département conjoncture de l’Insee.
Une « très bonne surprise »
Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a lui salué sur Twitter des chiffres « encourageants », signe de la « résistance » de l’économie et de « l’efficacité » des mesures de soutien et de relance prises par le gouvernement.
Après le recul de 1,4% du PIB enregistré au dernier trimestre 2020, la reprise de l’économie vient notamment du léger redressement de la consommation des ménages (+0,3%), même si elle est toujours contrainte par les restrictions sanitaires (couvre-feu, fermeture des grands centres commerciaux, des restaurants, des lieux culturels…).
Sur le trimestre, elle se situe d’ailleurs encore très en dessous (-6,4%) de son niveau d’avant-crise, souligne l’Insee. Mais cette reprise « timide, sans phénomène de désépargne à ce stade, donne une idée du potentiel de rebond » une fois les contraintes levées, selon Emmanuel Jessua, économiste à l’institut Rexecode.
La « très bonne surprise » vient de l’investissement des entreprises qui a accéléré en début d’année, selon Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes. « Grâce notamment aux aides de l’Etat, les entreprises ont pu renforcer leur trésorerie et cela permettra de soutenir le rebond de l’économie dans les prochains mois », explique-t-elle à l’AFP.
Du côté de la production, l’activité est surtout tirée par la construction (+4,2%), tandis que la production de biens est repartie à la baisse. « Le début d’année a été très perturbé, avec des problèmes de fret maritime, les pénuries de matières premières et de semi-conducteurs dans l’automobile », explique Selin Ozyurt.
(Avec AFP)
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