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Gambie : un nouveau pas vers la justice pour les crimes du régime de Yahya Jammeh

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Le 21 janvier 2017, sur le tarmac de l’aéroport de Banjul, l’autocrate Yaya Jammeh va quitter la Gambie pour une destination alors inconnue. Il s’exilera en Guinée équatoriale. Le 21 janvier 2017, sur le tarmac de l’aéroport de Banjul, l’autocrate Yaya Jammeh va quitter la Gambie pour une destination alors inconnue. Il s’exilera en Guinée équatoriale.

La lumière continue de se faire sur les exactions du régime de l’ancien autocrate gambien Yahya Jammeh (1994-2017). Ces dernières semaines, les témoignages livrés devant la Commission vérité et réconciliation, l’instance chargée d’examiner l’ensemble des crimes de la dictature, ont permis d’en savoir plus sur l’un des épisodes les plus tragiques de cette période : le massacre présumé, en 2005, d’une cinquantaine de migrants africains clandestins à destination de l’Europe, par des soldats gambiens. Une nouvelle illustration des violences ayant marqué les années de Yahya Jammeh, qui vit aujourd’hui en exil doré en Guinée équatoriale depuis qu’il a été défait dans les urnes en 2017.

Du 24 février au 11 mars, plusieurs témoins, anciens policiers et rescapés, ont raconté le drame qui a débuté le soir du 22 juillet 2005, lorsque une cinquantaine de migrants se sont fait arrêter sur la plage de la ville côtière de Barra, puis transférer à Banjul, la capitale, sur un bâtiment de la marine nationale. Parmi eux, Martin Kyere, seul survivant connu à pouvoir s’exprimer devant la Commission. « Les soldats ont commencé à nous battre dans le navire, a-t-il détaillé. On a pensé qu’ils allaient nous mettre à la mer. »

Les hommes sont séparés et frappés pendant près d’une semaine. Au dernier jour, ils sont attachés quatre à quatre avec un câble souple et poussés dans un camion. Le pick-up s’enfonce dans la forêt en direction du Sénégal. Martin Kyere parvient à desserrer ses liens. « Les Ghanéens autour de moi m’ont dit : “Go”… Ils m’ont dit : “C’est Dieu, va et dis comment Yahya Jammeh nous traite”. Mais un autre m’a dit : “Si tu y vas, ils vont nous tuer.” »

Ils devaient « tous être exécutés »

A ce moment de son récit, accessible sur Internet, le jeune homme s’effondre. « Ils ont essayé de me donner un message… Oh mon Dieu ! » sanglote-t-il. « Si tu as le temps, va voir ma femme et mes enfants », lui dit l’un d’eux. Martin Kyere saute du camion et parvient à fuir.

Certains détails sur le déroulé du massacre restent flous. Mais devant la même Commission en 2019, Omar Jallow, l’un des membres des junglers – des unités spéciales attachées à l’ancien dictateur – avait affirmé que « l’ordre de Jammeh » était qu’ils devaient « tous être exécutés ».

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