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Le vaccin Oxford-AstraZeneca peut compter sur les Britanniques : le gouvernement, les agences sanitaires et la communauté scientifique nationale soutiennent pour l’instant sans fléchir le produit anglo-suédois – injecté à ce jour à 11 millions de Britanniques.
Dans les colonnes du Times, mardi 16 mars, le premier ministre, Boris Johnson, affirme que malgré les suspensions en cascade de l’utilisation du vaccin dans l’Union européenne, ce dernier « est sûr et marche extrêmement bien ». Son ministre des affaires étrangères, Dominic Raab, insiste à la BBC : « Je peux vous dire très clairement que le régulateur britannique [du médicament], l’agence européenne des médicaments et même l’Organisation mondiale de la santé ont dit que le vaccin AstraZeneca est sûr. »
« Onze millions de doses ont été administrées au Royaume-Uni et les experts n’ont observé aucune augmentation du nombre de thromboses ou embolies chez ceux qui avaient été vaccinés », explique, sur la chaîne ITV, le professeur Anthony Harnden, président adjoint du JCVI, l’agence vaccinale britannique. « Il est important d’avoir en tête que le Covid peut être une maladie vasculaire et entraîner la formation de caillots, le risque d’en développer à cause du virus est bien plus élevé que celui d’en développer à cause d’un vaccin », ajoute M. Harnden.
Le gouvernement britannique publie régulièrement le nombre d’effets secondaires rapportés suite aux vaccinations. Dans son dernier rapport (au 28 février), en moyenne, de 3 à 6 signalements d’effets secondaires (essentiellement légers) avaient été signalés pour 1 000 injections. « Ces vaccins sont incroyablement sûrs. C’est même surprenant que nous n’ayons pas entendu parler de davantage d’effets secondaires », relève, dans une tribune au Guardian, David Spiegelhalter, statisticien à Cambridge. Les suspensions temporaires décidées à la suite de thromboses suspectes, « c’est un désastre pour la campagne vaccinale en Europe », conclut abruptement Peter Openshaw, professeur de médecine à l’Imperial College, au micro de la BBC Radio4.
« Histoires qui font peur »
A droite de l’échiquier politique, les commentateurs s’en donnent à cœur joie, considérant tous les ratés européens par le prisme du Brexit. Ambrose Evans-Pritchard, chroniqueur au Daily Telegraph, dénonce un « principe de précaution » qui « tue littéralement l’Europe ». Même les experts plus modérés se lâchent : « L’attitude européenne à l’égard du vaccin AstraZeneca est similaire à l’attitude britannique à l’égard du vaccin russe Spoutnik. Parce que c’est la Russie, on a tendance à penser qu’il est douteux. De même, comme les Européens nous considèrent maintenant comme un pays de cow-boys, ils sont plus sensibles aux histoires qui font peur », estime, sur Twitter, Gideon Rachman, un des responsables des pages internationales du Financial Times.
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