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Wall Street termine en retrait après les intentions de la Fed

La Bourse de New York a terminé en retrait mercredi, anxieuse des intentions de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), qui a confirmé qu’elle envisageait d’accélérer les hausses de ses taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a perdu 0,42% à 34.496,51 points. Le Nasdaq a lâché 2,22%, glissant sous la barre des 14.000 points à 13.888,82 points. Le S&P 500 s’est replié de 0,97% à 4.481,15 points.

Les investisseurs ont guetté, inquiets toute la séance, la publication du compte-rendu (les « minutes ») de la dernière réunion de la Fed afin de déceler de nouveaux indices sur l’ampleur des futures hausses de taux et le rythme de réduction du bilan de la banque centrale.

Le Nasdaq a lâché presque 3% en séance, regagnant ensuite un peu de terrain avant la clôture.

Les membres de la Fed ont montré, dans ces « minutes », qu’ils étaient favorables à des tours de vis monétaires plus marqués.

« De nombreux participants ont souligné qu’une ou plusieurs hausses de 50 points de base (un demi-point de pourcentage, NDLR) (…) pourraient être appropriées lors de réunions futures, en particulier si les pressions inflationnistes restent élevées ou s’intensifient », est-il indiqué dans ce compte-rendu.

La Fed avait commencé mi-mars à relever ses taux au jour le jour, pour la première fois depuis 2018, mais avait opté pour une hausse plus modeste, d’un quart de point de pourcentage seulement.

Surtout, la banque centrale semble désormais déterminée à se défaire plus rapidement des milliards de dollars d’achats d’actifs qu’elle a emmagasinés pendant la crise sanitaire pour soutenir l’économie.

« La Fed a révélé qu’elle prévoyait de réduire son bilan de près de 100 milliards de dollars par mois, ce qui est le double du rythme de réduction de bilan opéré entre 2017 et 2019 », a commenté Paul Ashworth de Capital Economics.

Pour Sam Stovall, stratégiste en chef chez CFRA, « cette approche n’est pas plus stricte que ce que l’on attendait ».

Le Nasdaq, qui avait lâché presque 3% en séance, a regagné un peu terrain avant la clôture et le Dow Jones a réduit un peu ses pertes.

Mais l’indice VIX, appelé « indice de la peur » parce qu’il traduit la volatilité, a repris la pente ascendante, enregistrant en séance « son plus grand bond quotidien depuis le 10 février », a signalé Patrick Martin, analyste pour Schaeffer.

Dans ces conditions, les rendements obligataires se sont tendus. Les taux sur les bons du Trésor à 10 ans ont grimpé à 2,62% contre 2,54% la veille, un sommet depuis mars 2019, bien avant la pandémie de Covid-19.

Les taux sur les crédits immobiliers à 30 ans, référence sur le marché américain, ont en outre franchi mercredi le seuil de 5% pour la première fois depuis plus de 10 ans et les demandes d’emprunts immobiliers ont chuté pour la quatrième semaine de suite, selon la Mortgage Bankers Association.

Les développements sur la guerre en Ukraine sont restés par ailleurs au centre des préoccupations des investisseurs alors que les États-Unis ont annoncé une nouvelle série de sanctions « dévastatrices » contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine.

À la cote, la compagnie aérienne low cost Spirit, qui fait l’objet d’une surenchère de JetBlue après une offre d’achat initiale de Frontier, a perdu 2,41% à 26,27 dollars après avoir grimpé de plus de 20% la veille.

Le titre de JetBlue, qui a fait une contre-offre de 3,6 milliards de dollars sur Spirit, supérieure à celle de Frontier, a fondu de 8,72%. Celui de Frontier a plongé de 10,99% à 10,61 dollars.

Twitter a lâché un peu de lest (-0,43% à 50,76 dollars), après avoir été fêté à Wall Street ces derniers jours lorsque le patron de Tesla, Elon Musk, a annoncé avoir pris une participation de taille dans le réseau social, faisant de lui son premier actionnaire.

Les actions technologiques dites de croissance, très sensibles à la hausse des taux, ont pris l’eau comme Apple (-1,85%), Amazon (-3,23%), Tesla (-4,17%) ou Meta (Facebook -3,68%).

Celles des fabricants de semi-conducteurs plus encore, à l’instar de Nvidia (-5,88% à 244,07 dollars) ou AMD (-2,95%).

Six secteurs sur les onze du S&P 500 ont conclu dans le rouge, à commencer par les produits de consommation (-2,63%) et les technologies de l’information (-2,55%), en passant par les banques (-0,66%).

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