La Bourse de New York reculait nettement à l’ouverture mercredi alors que les taux obligataires grimpaient à un plus haut depuis trois ans, en attendant des nouvelles de la Fed.
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones lâchait 0,72% et le Nasdaq plongeait de 2,11%, passant sous la barre des 14.000 points, et le S&P 500 perdait 1,16%.
Mardi, les indices avaient fini dans le rouge après des déclarations d’une responsable de la Banque centrale américaine sur la nécessité de frapper « fort » contre l’inflation.
L’indice Dow Jones avait reculé de 0,80% à 34.641,18 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, avait lâché 2,26% à 14.204,17 points. Le S&P 500 avait perdu 1,26% à 4.525,12 points.
L’escalade des taux sur les bons du Trésor à 10 ans se poursuivait mercredi pour atteindre 2,62% contre 2,54% la veille, un sommet depuis mars 2019, bien avant la pandémie de Covid-19.
Ces propos plus bellicistes sur les taux, émis par Lael Brainard, une gouverneure de la Fed habituellement plutôt partisane d’une politique monétaire accommodante, ont capté l’attention des marchés.
D’autant plus que la responsable a aussi prôné une réduction « rapide » du bilan de la Fed dès le mois de mai, une autre mesure de resserrement monétaire visant à juguler une inflation tenace que la Fed a mis du temps à prendre au sérieux.
« On ne peut plus dire qu’on n’assiste pas à un resserrement monétaire sévère, même s’il est justifié par rapport à l’inflation », commentait Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
Le point de vue de Lael Brainard qui, par ailleurs, brigue une confirmation au Sénat pour un poste de vice-présidente à la Fed, « a déclenché un genre de caprice sur les bons du Trésor et a suscité un nouveau sentiment de nervosité », a indiqué Patrick O’Hare, de Briefing.com.
L’analyste fait référence au « taper tantrum » ou turbulences de 2013 sur le marché obligataire lors duquel les investisseurs avaient mal réagi à la nouvelle que la Fed projetait de réduire son soutien financier entamé avec la crise financière et immobilière de 2008.
« Cela va concentrer l’attention sur la publication des minutes de la Fed » en début d’après-midi, soulignait Brad Bechtel de Jefferies.
Le compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale devrait donner des détails sur la position des membres du Comité monétaire quant à l’ampleur des hausses de taux à venir et le rythme de réduction des actifs au bilan.
Les taux sur les crédits immobiliers à 30 ans, référence sur le marché américain, ont franchi mercredi le seuil de 5% pour la première fois depuis plus de 10 ans.
Les demandes d’emprunts immobiliers ont aussi chuté pour la quatrième semaine de suite, selon la Mortgage Bankers Association, mercredi.
Les développements sur la guerre en Ukraine restaient par ailleurs au centre des préoccupations des investisseurs alors que les Etats-Unis et l’Union européenne préparent une nouvelle série de sanctions contre le Kremlin.
A la cote, la compagnie aérienne low cost Spirit, qui fait l’objet d’une surenchère de JetBlue après une offre initiale de Frontier, lâchait 2,30% à 26,28 dollars après avoir grimpé de plus de 20% la veille juste avant la fermeture.
Le titre de JetBlue, qui a fait une contre-offre de 3,6 milliards de dollars sur Spirit, supérieure à celle de Frontier, fondait de 6,2%. Celui de Frontier perdait 8,64%.
Twitter lâchait un peu de lest (-1,76%) après avoir été fêté à Wall Street ces derniers jours lorsque le patron de Tesla Elon Musk a annoncé avoir pris une participation de taille dans le réseau social, faisant de lui son premier actionnaire.
Sept secteurs sur les onze du S&P 500 étaient à la baisse, à commencer par les produits de consommation (-2,46%) et les technologies de l’information (-2,21%) en passant par les banques (-0,67%) et l’immobilier (-0,34%).
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