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Cetasea veut créer le premier refuge pour mammifères marins en détresse

Pour accueillir et soigner les cétacés victimes de la captivité ou d’échouages, l’association Cetasea prévoit de créer le premier centre de protection de la faune marine en France. Déjà engagée sur le terrain, l’organisation a bon espoir de voir se concrétiser ce beau projet. 30millionsdamis.fr a recueilli les confidences de sa présidente Frédérique Gilbert.

Un refuge pour cétacés en détresse : c’est le vœu de l’association Cetasea qui se mobilise, dans les Landes, pour la création d’un lieu dédié à l’accueil de cétacés issus de la captivité ou victimes d’échouages et trop affaiblis pour reprendre le large. « Des refuges pour les espèces sauvages existent (pour les grands singes par exemple), rappelle la fondatrice de Cetasea, Frédérique Gilbert, jointe par 30millionsdamis.fr. En revanche, on ne fait pas assez pour les mammifères marins ! »

Accueillir les cétacés issus de la captivité

 

On ne fait pas assez pour les mammifères marins.

F. Gilbert – Présidente de Cetasea

La vingtaine de cétacés actuellement détenus en captivité dans les 4 delphinariums de l’hexagone devront être transférés, d’ici 5 ans, dans des refuges ou sanctuaires (article 46 de la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale). Or, à ce jour, en Europe, seuls quelques projets de sanctuaires – en Islande, en Italie ou en Grèce – remplissent les critères essentiels à la santé physique et psychique de leurs futurs pensionnaires.

« En l’absence de lieu d’accueil dédié, les animaux rescapés doivent être transférés dans des structures à l’étranger, parfois en Chine, où leurs conditions de détention sont pires, déplore la présidente de Cetasea. Sans compter le périple long et éprouvant qu’ils subissent ». Quant au delphinarium suédois de Kolmården – qui avait accueilli deux dauphins transférés du Parc Astérix en 2020 – … celui-ci vient d’annoncer sa fermeture (9/03), laissant le sort de ses 12 dauphins en suspens !

Un lieu le plus proche possible de l’habitat naturel

Il est donc indispensable de prévoir des lieux d’accueil temporaires (« refuges ») ou définitifs (« sanctuaires ») destinés à ceux qui, pour des raisons de santé ou de comportement, ne peuvent espérer retrouver la vie sauvage, qu’ils soient issus des parcs français ou – surtout – d’ailleurs. « Il s’agit là d’un besoin urgent pour les animaux issus de la captivité dans l’attente d’un refuge, tance Frédérique. Mais un animal est un être sensible : il ne faut pas se précipiter et prendre le temps de faire les choses en bonne et due forme pour trouver la meilleure solution. » 

C’est pour accueillir ces rescapés dans les meilleures conditions possibles que l’association Cetasea souhaite créer un lagon reconstitué. « Les bassins artificiels sont les seuls à même d’abriter les animaux issus de la captivité qui ne peuvent supporter qu’un environnement stérile, précise la responsable. Mais ils se rapprocheront évidemment le plus proche possible de leur habitat naturel ».

Jean-Marc Barr – qui interprétait Jacques Mayol dans le Grand Bleu – (à g.) soutient l’association présidée par Frédérique Gilbert (à d.) ©Cetasea

Soigner les cétacés retrouvés échoués

Ce refuge pourrait également héberger les cétacés retrouvés échoués le long du littoral Atlantique qui ont besoin de temps et de soins pour retrouver des forces et ainsi regagner la liberté. Car sur la côte française atlantique, des milliers de mammifères marins s’échouent chaque année. Parmi eux, seuls les phoques peuvent bénéficier d’une prise en charge temporaire, le temps de leur guérison. En France, quatre centres de soins* soignent et recueillent les phoques affaiblis ou blessés, puis les relâchent dans l’océan, une fois leur poids de forme recouvré.

 

Nous devons penser à l’océan, l’un des poumons de la planète.

T. Frager – Musicien, parrain de Cetasea

Mais ces centres n’ont pas la capacité d’accueillir les cétacés en détresse, tels que les dauphins et marsouins. Résultat : les cétacés échoués qui ne peuvent survivre seuls sont transférés vers l’étranger, dans des bassins qui ne sont pas adaptés à leurs besoins. En 2015, une soigneuse informe Frédérique Gilbert qu’une petite femelle échouée à 7 mois, trop faible pour retourner dans son milieu naturel, a été accueillie par une association au Portugal, en attendant de trouver une solution… En vain. « Cela faisait déjà 7 ans qu’elle vivait toute seule dans un bassin pour humains, tempête la fondatrice de Cetasea. Il m’est donc apparu indispensable de trouver des solutions à ces animaux dans le besoin. »

Des actions de nettoyage et de sensibilisation

En parallèle, l’association mène des actions de nettoyage des plages et d’éducation du public à la préservation des écosystèmes, dans des écoles ou lors de festivals, tel le Cetasea festival qui réunira à Capbreton (40), ces 2 et 3 avril 2022, des professionnels du bien-être animal et des artistes engagés, à l’instar de Jean-Marc Barr – Jacques Mayol dans le film Le Grand Bleu (1988) – ou du musicien – et ex-surfeur professionnel – Tom Frager. « Nous devons penser à l’océan, l’un des poumons de la planète : nous avons besoin de lui pour respirer, il a besoin de nous pour être protégé, rappelle l’artiste à 30millionsdamis.fr. Il est aussi l’habitat naturel des mammifères marins dont le dauphin, « sentinelle » sur le niveau de contamination des mers ».

Grâce à ces actions de sensibilisation, le public semble prendre davantage conscience de l’importance de préserver les animaux marins. Un engouement porteur d’espoir ! « Nous manquons de ressources financières mais nous recevons beaucoup de soutiens. Les plans sont déjà actés et les dossiers ficelés, rassure F. Gilbert. On avance doucement mais sûrement ! »

*Centre de soins de l’Aquarium de Biarritz (64), Océanopolis à Brest (29), Association CHENE à Allouville-Bellefosse (76), Ligue de Protection des Animaux à Calais (62).

Source

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