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Royaume-Uni : Boris Johnson à nouveau rattrapé par le « partygate »

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, à l’abbaye de Westminster, à Londres, le 29 mars 2022. DANIEL LEAL / AFP

Boris Johnson n’en a pas fini avec le scandale du « partygate », occulté depuis un mois par la guerre en Ukraine. Les vingt amendes distribuées par la police du Grand Londres (Scotland Yard), mardi 29 mars, ont remis ce scandale des fêtes organisées à Downing Street en plein confinement au cœur de l’actualité politique britannique. La police n’a certes pas précisé si le premier ministre a lui-même écopé d’une amende – elle n’en est qu’à sa première salve de pénalités, d’autres devraient suivre. Mais le fait qu’elle a établi des violations patentes des règles sanitaires au cœur de l’exécutif national inquiète à Downing Street et donne des arguments renouvelés aux partis d’opposition.

Rappelons les faits : à la suite d’une série de révélations médiatiques, Scotland Yard a annoncé en janvier enquêter sur 12 « événements » ayant eu lieu à Downing Street et Whitehall (les ministères) entre mai 2020 et avril 2021, en pleine pandémie de coronavirus, alors que les Britanniques étaient soit confinés soit interdits de réunions à plus de deux ou six personnes. Parmi les événements les plus documentés : une « booze party » s’est tenue dans les jardins de Downing Street le 20 mai 2020, et une autre fête également très arrosée a eu lieu la veille de l’enterrement du prince Philip, en avril 2021. Boris Johnson a participé à une demi-douzaine de ces rassemblements, mais affirmait encore le 1er décembre 2021, à la Chambre des communes : « On m’a assuré que les règles n’ont pas été violées et qu’il n’y a pas eu de fêtes. »

« Le premier ministre disait [à l’époque] sa compréhension des événements », a réagi un porte-parole de Downing Street mardi. Quant à reconnaître que des fêtes ont bien eu lieu en dépit des règles sanitaires, « c’est à la police de tirer des conclusions, pas au premier ministre », a-t-il ajouté. Le Labour, principal parti d’opposition, en a profité pour renouveler ses appels à la démission : « La culture [au sein de Downing Street] vient du sommet. C’est le premier ministre qui en est responsable, c’est lui qui a passé des mois à mentir à ses concitoyens, c’est la raison pour laquelle il doit partir. Il est honteux que le gouvernement de Boris Johnson ait agi comme si les règles ne s’appliquaient pas à lui, alors que le reste du pays les a suivies », a regretté Angela Rayner, la cheffe adjointe du Labour.

Avec la guerre, une prime au dirigeant en place

Le mandat de Boris Johnson est-il de nouveau menacé ? Les élections générales n’étant pas prévues avant 2024, le danger pour le dirigeant, depuis le début du « partygate », vient moins des formations d’opposition que de son propre camp. Le Parti conservateur a en effet la possibilité de le déposer, à condition qu’au moins un quart des députés tories à la Chambre des communes (soit 54) réclament un vote de confiance et qu’ils le gagnent. Or, depuis le début de la guerre en Ukraine, les velléités de changement au sein des Tories ont beaucoup diminué. Certains, comme Douglas Ross, le chef des conservateurs écossais, un des premiers à se désolidariser du premier ministre et à demander son départ, en janvier, a même fait savoir qu’il retirait sa demande d’un vote de confiance.

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