Publié le : 24/03/2022 – 12:22
Le métavers est un sujet qui a fait beaucoup parler de lui depuis que Meta, la maison-mère de Facebook, en a fait sa ligne directrice. Bien que le concept de métavers se soit invité dans les débats de la présidentielle française, de nombreux décideurs politiques en Europe, ont déjà exprimé l’idée de développer, à l’échelle du continent, ces espaces numériques mêlant le réel et le virtuel.
Imaginez un monde numérique dans lequel vous pourriez mener une vie parallèle. Pour faire simple, ces univers qui existent déjà pour les gamers sont gérés par de puissants ordinateurs afin d’offrir à leurs visiteurs une expérience dans un environnement virtuel en trois dimensions. Des espaces numériques dans lesquels il devient possible d’évoluer par le truchement d’un avatar, c’est-à-dire une représentation numérique de soi-même plus ou moins fidèle. Assister à des concerts avec ses amis, gravir le sommet de l’Everest à travers un casque de réalité virtuelle, ou encore participer à une réunion entre collègues dans un bureau numériquement reconstitué à l’identique, tout est envisageable dans ces lieux de réalité alternative.
Un métavers qui soigne…
L’élaboration d’un métavers 100 % européen permettrait peut-être de concurrencer les initiatives lancées par les géants du numérique américains et asiatiques. Mais au-delà du constat des opportunités économiques, les décideurs politiques européens ont l’intention d’encadrer les nouveaux usages qu’offrent aux citoyens de l’UE, les « industries immersives » qui conçoivent ces environnements virtuels.
Ces technologies doivent être à la fois éthiques et durables pour qu’elles soient adoptées par le plus grand nombre, remarque Alexandre Michelin, fondateur et président du Knowledge Immersive Forum, qui a mené une étude mondiale intitulée Tour d’horizon des principaux usages et applications du métavers. « Il nous faut absolument intégrer l’éthique dans tous les projets des industries immersives, car les effets du déploiement des technologies nécessaires à la conception d’un métavers ont des capacités d’influence dans nos sociétés considérables. Par exemple, la société strasbourgeoise HypnoVR qui utilise les techniques de l’hypnose dans des casques immersifs pour soulager les douleurs plutôt que de recourir à des produits pharmaceutiques, ne permet d’employer son dispositif qu’en présence de médecins. On voit bien dans ce cas qu’un cadre éthique est très important pour un usage sécurisé de ces technologies », s’enthousiasme Alexandre Michelin.
Et qui respecterait les enjeux environnementaux
Pour l’expert en réalité immersive, les perspectives sont immenses. Mais il est important que les outils numériques des métavers respectent les enjeux environnementaux et que les systèmes informatiques qui génèrent ces espaces virtuels soient le moins énergivores possible. « C’est sans doute dans le domaine d’un métavers responsable que l’Europe a le plus d’atouts. En ne cédant pas systématiquement à cette course mondiale aux technologies immersives lancées par les géants du numérique américains et asiatiques mais en encadrant les évolutions de ces systèmes pour le bien du plus grand nombre et en soutenant un développement durable pour créer ces environnements virtuels », détaille Alexandre Michelin.
Un casse-tête en termes de sécurité numérique
Nos activités numériques classiques consomment déjà plus de 10 % de l’électricité mondiale. Il en faudra cinq ou dix fois plus pour faire fonctionner par exemple le « métavers » tel que l’imagine Facebook. Par ailleurs, les futurs utilisateurs et utilisatrices de ces plateformes pourraient, comme tous les internautes actuellement, être victimes d’escroqueries en ligne et de la collecte à leur insu de leurs données personnelles. L’ampleur de ces méfaits risque d’être à l’avenir démultiplié dans ces espaces numériques qui mêlent le réel et le virtuel, préviennent déjà les experts en cybersécurité.
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