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Honduras : la justice prononce l’extradition aux Etats-Unis de l’ex-président Hernandez pour trafic de drogue

Les forces spéciales honduriennes emmènent l’ancien président Juan Orlando Hernandez à la sortie de la Cour suprême de justice après le feu vert donné à son extradition vers les Etats-Unis, à Tegucigalpa, au Honduras, le 16 mars 2022. ORLANDO SIERRA / AFP

L’extradition de l’ancien président hondurien Juan Orlando Hernandez (2014-2022) vers les Etats-Unis, où il doit être jugé pour trafic de drogue, a reçu mercredi 16 mars le feu vert de la Cour suprême de justice (CSJ) du Honduras, qui a annoncé sur Twitter : « Le juge d’extradition de première instance décide d’accepter la demande d’extradition présentée par le tribunal du district sud de New York concernant l’ex-président de la République Juan Orlando Hernandez Alvarado. »

« C’est un jour très triste pour notre famille (…) Je répète au monde entier et au Honduras que mon époux est innocent. Il est victime d’une conspiration et d’une vengeance de narcotrafiquants qui ont été extradés [par lui] et qui, pour négocier leurs peines, accusent maintenant Juan Orlando », a déclaré Ana Garcia, la femme de l’ancien chef d’Etat, en reprenant les arguments de celui-ci.

Cette décision est susceptible d’appel dans les trois prochains jours, a expliqué un porte-parole du pouvoir judiciaire, Melvin Duarte. Dans ce cas, ce serait la Cour suprême siégeant en session plénière qui aurait le dernier mot.

Aux termes de la demande d’extradition, la justice américaine veut juger l’ancien chef de l’Etat, notamment, pour « conspiration », pour importation de drogue aux Etats-Unis et « possession d’armes à feu, dont des mitraillettes et du matériel de destruction, pour contribuer à la conspiration d’importation de narcotiques ».

Toujours selon la demande d’extradition, Juan Orlando Hernandez « a participé (de 2004 à 2022) à la conspiration violente de trafic de drogue pour la réception de nombreuses tonnes de cocaïne envoyées au Honduras depuis la Colombie et le Venezuela, entre autres, par voie aérienne ou voie maritime ». « La conspiration a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis via le Honduras », ajoute la demande d’extradition.

Pots-de-vin

Selon les procureurs américains chargés du dossier à New York, l’ancien chef de l’Etat du Honduras a reçu des millions de dollars de diverses organisations de trafiquants de drogue du Honduras, du Mexique, et d’autres pays. En échange de ces pots-de-vin, Juan Orlando Hernandez a « protégé les narcotrafiquants des enquêtes [évitant leur] arrestation et leur extradition », assurent les autorités américaines. En 2013, M. « Hernández a accepté environ un million de dollars du narcotrafiquant Joaquin Guzman Loera, alias El Chapo », ajoutent-ils.

Durant le procès aux Etats-Unis du frère de Juan Orlando Hernandez, l’ex-député « Tony » Hernandez, les procureurs de New York ont estimé que l’ancien président était impliqué dans le trafic de drogue pour lequel « Tony » Hernandez a été condamné en mars 2021 à la prison à perpétuité.

Connu au Honduras sous les initiales de son nom – « JOH » , l’ancien président conservateur est un avocat de 53 ans. Il a remis le pouvoir le 27 janvier à la présidente de gauche Xiomara Castro. Président durant huit ans, il s’est présenté pendant ses deux mandats comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue destiné aux Etats-Unis.

Le Monde avec AFP

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