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Accueil des Ukrainiens en France : « On va avoir besoin de solidarité nationale »

Des réfugiés descendent d’un bus arrivant d’Ukraine, à la gare routière de Marseille, le 3 mars 2022. PATRICK GHERDOUSSI / DIVERGENCE POUR «LE MONDE»

Deux semaines après le début de l’offensive russe en Ukraine, l’accueil de réfugiés en France s’organise, dans un mélange de mobilisation tous azimuts, d’incertitude et d’appréhension. Officiellement, plus de 10 500 personnes sont arrivées d’Ukraine depuis le 25 février. Mais ce chiffre est en réalité une estimation de la police aux frontières, qui ne détecte pas tous les passages. Par ailleurs, beaucoup d’Ukrainiens ne font que transiter par la France pour se rendre dans d’autres pays d’Europe, comme l’Espagne ou le Portugal, où les communautés déjà présentes sont plus nombreuses. Personne ne sait aujourd’hui saisir très finement la réalité de la présence ukrainienne en France.

Vendredi 11 mars dans la soirée, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur Twitter l’accueil à venir de 2 500 Ukrainiens réfugiés en Moldavie dans le cadre d’une opération plus large de transferts vers des pays volontaires, coordonnée par la Commission européenne.

Alors que l’Union européenne a décidé d’accorder la protection temporaire aux Ukrainiens, près de 800 personnes majeures en bénéficient déjà en France. On sait aussi que quelque 4 500 personnes fuyant la guerre ont déjà été hébergées par l’Etat, majoritairement en Ile-de-France, mais aussi dans les Hauts-de-France ou le Grand-Est. Vendredi, plus de la moitié se trouvaient encore dans ces hébergements. Il s’agit pour deux tiers de femmes et d’enfants. Il y a également un tiers de non-Ukrainiens, parmi lesquels des étudiants ou des résidents originaires notamment du Maghreb, d’Afrique de l’Ouest, du Pakistan, francophones pour partie.

« C’est par hasard qu’on est en France »

Dans le centre de premier accueil ouvert dans le 18e arrondissement de Paris et géré par l’association France terre d’asile (FTDA), qui fait office de point de chute, on croisait, jeudi, Nicolas Plieshu. Cet Ukrainien vit en France depuis deux ans déjà, où il travaille au noir, dans le bâtiment. Il accompagne au centre de premier accueil sa femme et son fil de 10 ans, arrivés de Kiev la veille. « Un collègue les a logés chez lui hier mais on ne peut pas rester », confie-t-il. Nicolas est inquiet. « Nous n’avons pas de logement ni beaucoup d’argent. Je ne sais pas comment ma femme va faire pour trouver du travail. Elle était comptable en Ukraine. »

Au centre de premier accueil, les gens sont orientés vers des hébergements d’urgence, essentiellement des hôtels en région parisienne. A Nanterre, un Ibis accueille ainsi plus de 150 personnes, sous la houlette d’Emmaus Solidarité. Marina Migova, 47 ans, y est hébergée avec sa fille Polina, 17 ans. Elles avaient déjà fui la région de Louhansk lors de sa prise de contrôle par des milices prorusses en 2014, avant de devoir quitter Kiev le 4 mars. « C’est par hasard qu’on est en France, dit Marina Migova, couturière de métier. Il y a déjà beaucoup de monde en Pologne. » La mère de famille dit vouloir rentrer en Ukraine au plus tôt.

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