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Manifestations du 8-Mars : en Argentine, un viol en plein jour soulève l’indignation

Des femmes manifestent à Buenos Aires, le 8 mars 2022. JUAN MABROMATA / AFP

C’était au début de l’après-midi du 28 février, dans un des quartiers les plus branchés de Buenos Aires, communément appelé « Palermo Soho ». C’est là, à deux pas de la place Serrano, entourée de bars à la mode et remplie d’artisans attirant les touristes en ce jour férié, que six hommes ont violé une femme dans une voiture. Deux d’entre eux se tenaient devant le véhicule et jouaient de la guitare, pour détourner l’attention et alerter les quatre autres.

Se rendant compte que quelque chose de louche était en train de se passer, les propriétaires d’une boulangerie et un voisin sont intervenus contre les six hommes, âgés de 20 à 24 ans, qui ont tenté de s’échapper et de se défendre, jusqu’à l’arrivée de la police, qui a dû les protéger de la foule en colère. « Violeurs ! », « salauds ! », criaient des dizaines de personnes qui s’étaient amassées autour de la voiture, d’où la victime, une femme de 20 ans, a été extraite à demi-inconsciente, sous l’effet de drogues que ses agresseurs lui auraient fait consommer.

Ce viol collectif en plein jour et dans une rue passante, à une semaine de la Journée internationale des droits des femmes, a soulevé l’indignation dans le pays où est né le mouvement #NiUnaMenos (« pas une seule de moins ») contre les violences faites aux femmes. « Ils ont entre 20 et 24 ans. Et nous qui pensions que le patriarcat était en train de s’effondrer ! », se révoltait Valeria, une internaute, sur Facebook.

Les six hommes sont un groupe d’amis que les réseaux sociaux montrent sac à dos ou partageant un repas. L’un d’eux militait dans un collectif de gauche et faisait des études de relations internationales. Un autre, d’architecture. En somme, de jeunes hommes insérés socialement.

« Les violeurs ne sont pas un cas à part »

Un violeur, « c’est ton frère, ton voisin, ton père, ton fils, ton ami, ton collègue de travail, a tweeté Elizabeth Gomez Alcorta, la ministre des femmes, des genres et de la diversité. Ce n’est pas une bête, ce n’est pas un animal, ce n’est pas une meute et leurs instincts ne sont pas irrépressibles. Aucun des faits qui nous font horreur ne sont isolés. Tous et chacun d’entre eux répondent à la même matrice culturelle. »

La manifestation de ce mardi 8 mars a été à la hauteur de la colère. Des dizaines de milliers de femmes ont défilé dans plusieurs villes du pays, dans l’objectif de « reprendre la rue » après deux ans de pandémie de Covid-19. La première de cette ampleur depuis celle qui s’était tenue devant le Congrès, le 29 décembre 2020, lors du vote légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

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