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Guerre en Ukraine : Pékin rechigne à endosser le rôle de médiateur

Lors de la visioconférence entre le président chinois, Xi Jinping, son homologue français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, le 8 mars 2022. BENOIT TESSIER / AFP

La Chine n’entend pas pour le moment jouer un rôle de premier plan dans la résolution de ce qu’elle continue d’appeler « la crise ukrainienne ». En témoigne le – long – communiqué publié par Pékin après l’entretien téléphonique que le président Xi Jinping a eu, mardi 8 mars, avec le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz. Xi n’avait jusque-là évoqué le sujet qu’avec un seul dirigeant étranger : Vladimir Poutine, le 25 février, au lendemain du début de « l’opération militaire spéciale », comme Moscou désigne la guerre qu’il mène actuellement en Ukraine. Deux coups de téléphone en treize jours et aucun pour le président ukrainien. Dans le même temps, le président américain, Joe Biden, a eu sept entretiens téléphoniques avec les Européens et a rencontré le président finlandais, Sauli Niinistö, à la Maison Blanche.

Selon le communiqué, Xi « déplore profondément le retour de la guerre en Europe ». La Chine a offert son aide, mais celle-ci repose en grande partie sur les « couloirs humanitaires » qui sont souvent, selon les Européens, un piège tendu par Vladimir Poutine aux populations civiles. Xi Jinping a rappelé la position constante de la Chine depuis le début du conflit : « la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées » – en se gardant de condamner l’invasion de l’Ukraine – et « les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays doivent être prises au sérieux ». Si « la Chine apprécie les efforts de bons offices déployés par la France et l’Allemagne », elle n’entend manifestement pas prendre le leadership, ce que confirme le communiqué de l’Elysée : « Le président Xi a apporté son soutien à l’action de la France et de l’Allemagne pour un cessez-le-feu. »

La Chine entend d’autant moins se mettre en avant qu’elle est en désaccord sur plusieurs points avec les Européens. Ainsi, elle estime « nécessaire d’appeler à la plus grande retenue pour éviter une crise humanitaire de grande ampleur ». Une façon indirecte de critiquer les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine. Encore plus explicite, Pékin s’inquiète des conséquences des sanctions occidentales, sans mettre en cause la guerre, car elles « produiront des impacts sur la stabilité de la finance, de l’énergie, du transport et des chaînes d’approvisionnement dans le monde et pèseront lourd sur l’économie mondiale (…) ce qui n’est bénéfique pour personne », poursuit le communiqué.

« Trop tôt » pour s’engager

Pour la Chine, l’Europe doit « poursuivre son autonomie stratégique et promouvoir un cadre de sécurité européenne équilibré, effectif et durable ». Comment ? « En menant un dialogue d’égal à égal entre l’Union européenne, la Russie, les Etats-Unis et l’OTAN », juge Xi.

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