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« Syrie, des femmes dans la guerre », sur France 5 : une résonance tragique avec l’Ukraine

Dans la bataille contre la dictature et l’obscurantisme, les Syriennes ont été au premier rang, elles en ont payé le prix fort. Image extraite du documentaire « Syrie, des femmes dans la guerre », de Kamal Redouani. CAPA TV

FRANCE 5 – DIMANCHE 6 MARS À 20 H 55 – DOCUMENTAIRE

Alors que l’actualité est dominée par l’offensive russe en Ukraine, la guerre en Syrie, commencée en 2011, semble aujourd’hui très loin, même oubliée. Pourtant, ce documentaire, réalisé en 2021 par Kamal Redouani, n’aurait pas pu avoir plus de résonance, la Russie ayant joué un rôle primordial, aussi bien politique que militaire, dans le conflit syrien, qui a fait 500 000 victimes et des millions de réfugiés, et dans le sauvetage du régime de Bachar Al-Assad.

L’ancien journaliste de RFI, déjà auteur du très remarqué Djihadistes français, la part du monstre en 2019, a fait ici le choix, très réussi, de se focaliser sur quatre Syriennes dont la vie a basculé lors du soulèvement populaire contre la tyrannie de la famille Assad, qui règne sur le pays depuis quarante ans. A travers le destin de Khaïti, Loubna, Marwa et Mouna se dessine l’histoire d’une révolution qui a commencé par des chants, des grands rêves de liberté et de justice sociale, s’est trouvée confrontée à une machine de répression impitoyable, pour finir enlisée dans l’émergence de l’organisation Etat islamique (EI).

Se « rendre » ou être « affamée »

Dans la bataille contre la dictature, et ensuite contre l’obscurantisme, les femmes ont été au premier rang, ayant fait des pieds et des mains pour faire entendre leurs revendications et pour sauver leur pays. C’est aussi elles qui ont payé le prix le plus fort. Car, comme le précise l’une des protagonistes féminines du film, témoignant à visage couvert, lorsqu’un homme sort de prison, « aux yeux des Syriens, c’est un héros. Une femme, c’est une pute ».

Loubna, graphiste de mode au début de la révolution, a vu les enfants de la Ghouta, située dans les banlieues de Damas, mourir suffoqués sous l’attaque chimique perpétrée par Bachar Al-Assad. Marwa, âgée de seulement 14 ans au début du soulèvement, est devenue révolutionnaire « petit à petit ». Elle a connu l’état de siège dans la ville d’Alep. Tout comme Khaïti, étudiante en médecine à l’époque, qui a perdu son frère dans la guerre. « Soit tu dois te rendre, soit tu es affamée. Dans les deux cas, tu es humiliée », dit la jeune femme de son expérience à Alep. Des mots qui font frissonner aujourd’hui, tant l’inquiétude de voir l’armée russe assiéger Kiev plane sur les esprits.

Enfin, il y a la figure de Mouna à travers laquelle le spectateur découvre la transformation de la Syrie après la montée de l’EI. Cette jeune Syrienne courageuse ose protester, dès 2014, contre les combattants de cette force qui kidnappent les dignitaires de sa ville, Rakka, pour installer son autorité. Rapidement, comme les autres protagonistes du film, elle devra fuir la Syrie pour ne pas tomber entre les mains des djihadistes.

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