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Sur le front de la cyberguerre

Publié le : 06/03/2022 – 00:25

Logiciels malveillants pour effacer les données, attaques par déni de service sur des serveurs informatiques, opérations de désinformation et d’espionnage en ligne. Moins visibles que les offensives militaires de la Russie sur le terrain, les assauts contre les infrastructures numériques de l’Ukraine et dans le reste de l’Europe pullulent.

Les capacités offensives dans le cyberespace de la Russie contre des infrastructures numériques et militaires de l’Ukraine ne sont plus à démontrer. Depuis des années, ces attaques sont le fait des groupes de pirates œuvrant pour le compte du Kremlin. Mais le front de la cyberguerre que mène actuellement la Russie semble, pour l’instant, se localiser uniquement sur le territoire sur lequel elle mène son offensive. Le risque que ces attaques informatiques ne s’étendent aux autres régions du monde est pourtant bien réel, nous alerte David Grout, directeur technique Europe de Mandiant. Cet organisme international aide les entreprises, mais aussi les États et les institutions gouvernementales à déjouer les menaces et à renforcer leurs dispositifs de cybersécurité.

« Nous allons les aider à augmenter leur niveau de résilience après une attaque, explique David Grout. Ces accompagnements sont assujettis à des notions de renseignements sur les cyber-menaces en cours pour être capable d’anticiper au mieux sur ce qui pourrait se produire et de pouvoir s’en protéger. Dans le cas où une attaque a été réussie, nous leur apprenons à être capables de remonter l’infrastructure informatique le plus vite possible. On constate depuis plusieurs années que des groupes de pirates étatiques œuvrant pour la Russie attaquent des organisations et des institutions à travers le monde : leur premier objectif était d’obtenir des informations et d’acquérir une compréhension fine des actions diplomatiques à l’international. »

« Mais au début du conflit, poursuit David Grout, nous avons vu apparaitre un certain nombre d’actes de destruction à l’aide de logiciels malveillants qui se nomment des Wipers. Ces petits programmes sophistiqués ont été conçus pour effacer le contenu des ordinateurs et détruire des réseaux informatiques. Malheureusement, confirmer ou infirmer les liens directs ou indirects entre le conflit actuel et ces attaques nécessite du temps. Car il ne faut pas oublier que beaucoup de cybercriminels continuent à mener des piratages à but lucratif et il faut se méfier des raccourcis qui assimileraient des actions qui relèvent de la cybercriminalité, à celles qui seraient en lien avec la situation géopolitique actuelle du conflit. »

Ce conflit dans l’espace virtuel a semé la zizanie entre les différentes communautés de cybercriminels. Certains pirates, comme le groupe Conti apportent un soutien inconditionnel au gouvernement russe.

D’autres préfèrent rester neutres pour continuer à rançonner tranquillement les particuliers et les entreprises. Des hackers s’engagent auprès de l’Ukraine à cibler des infrastructures critiques russes. Mais tous se livrent maintenant à une véritable guérilla en ligne pour se voler mutuellement les données qu’ils ont dérobées et en semant, au passage, un peu plus la pagaille sur le front de cette cyberguerre entre la Russie et l’Ukraine.

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