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« On est en mode survie » : au Soudan, l’économie en pleine déliquescence

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Une station-service à Khartoum, le 28 février 2022. MOHAMED NURELDIN ABDALLAH / REUTERS

Au moment où les troupes russes entraient en Ukraine, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti », numéro deux de la junte au pouvoir au Soudan, se rendait à Moscou. Un déplacement d’une semaine visant à « intensifier la coopération entre les deux pays dans les domaines politique, diplomatique et économique », a expliqué le puissant chef de la milice paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR), accompagné pour l’occasion par les ministres de l’économie et des finances, de l’énergie, du pétrole et des mines.

Les objectifs de cette délégation de haut niveau ne font guère de doute. Quatre mois après le coup d’Etat mené par le général Abdel Fattah al-Bourhane, la junte est isolée et l’économie nage en plein marasme. Les autorités cherchent désespérément des soutiens, quitte à raviver les liens avec Moscou, dont Khartoum s’était rapproché sous le règne de l’ex-président Omar al-Bachir. La visite ne s’est pourtant pas révélée si fructueuse. A son arrivée à l’aéroport de Khartoum, mercredi 2 mars, le général Hemetti a souligné l’intérêt des investisseurs russes pour le Soudan, mais sans annoncer la signature d’aucun accord.

Pis, l’offensive russe en Ukraine risque de compliquer une équation économique déjà très difficile. De fait, près de 50 % du blé que le Soudan consomme provient des importations russes. Déjà, les réserves stratégiques diminuent à vue d’œil et les boulangeries s’attendent à augmenter le prix du pain, d’ici à quelques jours, de 35 à 50 livres soudanaises (de 0,07 à 0,10 euro). Jusqu’à présent, malgré l’inflation galopante, les autorités ont réussi à éviter les pénuries. Mais tous les voyants sont au rouge et, à quelques semaines du Ramadan, les coupures d’électricité se multiplient.

Les caisses sont vides

La crise dure depuis des années, mais elle s’est aggravée brusquement avec le putsch du 25 octobre 2021. L’arrestation du premier ministre, de nombreux représentants civils et de centaines d’opposants politiques ont douché les espoirs suscités par la levée, en 2020, des sanctions économiques imposées au Soudan. Le robinet des aides internationales s’est tari du jour au lendemain. Les Etats-Unis et la Banque mondiale ont ainsi respectivement gelé 700 millions et 2 milliards de dollars (soit environ 630 millions et 1,8 milliard d’euros) d’aides financières promises au gouvernement de transition dissous par les militaires.

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