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Une quinzaine de légionnaires partant pour l’Ukraine arrêtés en France

Une quinzaine de légionnaires ukrainiens ont été interceptés par des policiers de la préfecture de police, mardi 1er mars au soir, à Paris, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un bus pour partir en Ukraine, a appris Le Monde ce mercredi 2 mars, de source proche du dossier. En tant qu’engagés dans l’armée française, donc sous contrat, ces hommes peuvent être considérés comme des déserteurs, malgré les circonstances de la guerre en Ukraine. Une partie de ces légionnaires étaient toutefois, selon les premiers éléments de l’enquête, en permission – donc potentiellement libres de leurs mouvements.

Cela faisait plusieurs jours qu’une vigilance importante était portée par les armées sur les quelque 700 légionnaires de nationalité ukrainienne qui sont aujourd’hui engagés au sein de la Légion étrangère française. A la fois en termes de risque de désertion, mais aussi d’attention pour leur situation personnelle et familiale, beaucoup ayant de facto des proches en Ukraine.

Depuis plusieurs jours aussi, ceux qui suivent de près la diaspora ukrainienne savaient qu’un certain nombre d’anciens légionnaires ukrainiens passés par les rangs de l’armée française ne cachaient plus leur intention de s’organiser, voire de former militairement certains de leurs compatriotes souhaitant partir se battre. En ce qui concerne ces anciens légionnaires, la hiérarchie militaire n’a pas de prise sur eux – ils sont libres de se mobiliser.

Retrouver des proches fuyant la guerre

Parmi la quinzaine de légionnaires interceptés mardi soir, dans le cadre d’un contrôle d’identité à bord de deux cars en partance pour l’Ukraine, une dizaine avait ainsi une « permission exceptionnelle » pour rejoindre un pays limitrophe de l’Ukraine (hors Biélorussie et Russie) pour retrouver des proches fuyant la guerre, selon le général Alain Lardet, qui commande la Légion étrangère. Ces hommes auraient fait part ces derniers jours à leur hiérarchie des difficultés de leurs proches et de leur souhait de leur venir en aide. Quelque 25 autorisations de ce type ont été accordées au total depuis le début de la guerre le 24 février. « Bien sûr, cette autorisation repose sur le respect de la parole donnée », pointe le général Lardet.

Pour cinq autres légionnaires interceptés mardi soir, les motivations sont plus floues à ce stade. Ils sont actuellement entendus, comme les autres, au fort de Nogent (Val-de-Marne), où la Légion étrangère a une implantation. S’il s’avérait qu’ils partaient en Ukraine pour aller se battre, ils « seront sanctionnés », indique le général Lardet. Des jours d’arrêts pourraient être prononcés. « Si c’est avéré, ils auront failli au code d’honneur de la Légion. Quand on est engagé sous le drapeau français, ce n’est pas possible de choisir son combat ou sa cause », rappelle encore le général Lardet.

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