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Ukraine : la Chine évite de s’engager publiquement aux côtés de la Russie

L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield (à gauche), salue le représentant permanent de la Chine, Zhang Jun (à droite), à côté de l’ambassadrice de la Norvège auprès de l’ONU Mona Juul (au centre), lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, le 21 février 2022. CARLO ALLEGRI / REUTERS

Alors que la presse chinoise commémore le cinquantième anniversaire de la visite historique du président américain Richard Nixon à Pékin, la reconnaissance par Moscou des deux « républiques autoproclamées » de Louhanks et Donetsk puis l’entrée des troupes russes dans le Donbass semblent plonger Pékin dans un réel embarras. Si la Chine est prête à soutenir la Russie contre d’éventuelles sanctions occidentales – comme l’atteste la série d’accords conclus le 4 février entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue chinois, XI Jinping – elle évite de s’engager publiquement au côté de son partenaire.

Au Conseil de sécurité de l’ONU, lundi 21 février, le représentant chinois a appelé « toutes les parties à dialoguer et à chercher une réponse raisonnable aux préoccupations de chaque partie ». Mardi, en milieu de journée, à Pékin, le ministère des affaires étrangères a publié le compte rendu de l’entretien téléphonique que le ministre Wang Yi, avait eu, peu de temps auparavant avec le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, sur « l’Ukraine et la Corée du Nord ». Le ministre chinois des affaires étrangères estime à nouveau qu’il faut respecter « les légitimes préoccupations de sécurité de n’importe quel pays ». Ni critique ni approbation de la politique russe. Pourtant, trois jours plus tôt, Wang Yi avait déclaré lors de la conférence sur la sécurité de Munich, que « l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays devait être sauvegardée ». « L’Ukraine ne fait pas exception », avait-il ajouté.

Mardi, le China Daily, quotidien du Parti communiste en langue anglaise estimait, dans un éditorial, que la responsabilité de l’escalade incombe à « Washington et l’OTAN » qui ont « rejeté les demandes de Moscou [concernant sa] sécurité ». Néanmoins, le quotidien poursuit : « La guerre comme solution à des menaces imaginaires [concernant la ] sécurité, n’est pas en phase avec notre époque. Et le coût d’une guerre pour quelque pays que ce soit pourrait être insupportable. »

« Des bénéfices géopolitiques »

Les experts sont un peu plus prolixes. Cui Hongjian, directeur du département Europe à l’Institut d’études internationales (CIIS) de Pékin, remarque même si la Russie et la Chine sont partenaires, elles ne sont pas alliées. « Nous sommes ensemble mais nous avons notre propre espace. La Chine n’a pas à être d’accord avec Moscou sur tout. L’Ukraine ne figure d’ailleurs pas dans le communiqué commun du 4 février », explique-t-il au Monde.

Le site nationaliste Guancha.cn republie mardi, un article de la chercheuse Gao Cheng, chercheuse de l’Académie des sciences. Celle-ci notait il y a six ans déjà, que « le conflit en Ukraine va renforcer les liens entre la Russie et la Chine, notamment en matière économique ».

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