Emmanuel Macron veut toujours croire à la diplomatie, en dépit des signaux contradictoires et du double langage du chef du Kremlin. A l’issue d’une nouvelle série d’appels téléphoniques avec Vladimir Poutine et Joe Biden, dimanche 20 février jusque tard dans la nuit, l’Elysée a annoncé un accord de principe sur la tenue prochaine d’un sommet entre les présidents russe et américain. Une condition a été posée à cette rencontre : « Que la Russie n’envahisse pas l’Ukraine. » Façon de gagner du temps, alors que les préparatifs militaires aux frontières de l’Ukraine ont redoublé d’intensité ces derniers jours et que M. Poutine garde toutes les cartes en mains.
Ni la date ni le lieu de ce sommet n’ont été précisés. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, doivent se rencontrer jeudi, afin de préparer « la substance » de cette ultime tentative diplomatique. Dans un deuxième temps, un sommet élargi aux dirigeants concernés par le conflit – dont la liste n’est pas connue à ce stade – sera organisé sur « la sécurité et la stabilité stratégique en Europe ».
Malgré cette annonce surprise, censée offrir un répit dans la crise, la voie diplomatique demeure des plus incertaines. « Le sommet entre Poutine et Biden n’est pas encore prévu », a tempéré, lundi matin, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Vladimir Poutine, qui devait présider un Conseil de sécurité dans la journée, avant la réunion, le lendemain, du Conseil de la Fédération – seul à même de décider d’une intervention militaire selon la Constitution russe –, choisit de faire durer le suspense. « Le président a aujourd’hui plusieurs conversations téléphoniques internationales », a souligné M. Peskov, en insistant sur la poursuite du dialogue, d’abord, entre les ministres. « Si nécessaire, bien sûr, les présidents de Russie et des Etats-Unis peuvent à tout moment décider de contacts téléphoniques ou personnels. Ce sera leur décision », a-t-il dit.
« La Russie semble poursuivre les préparatifs en vue d’une attaque de grande ampleur et très prochaine de l’Ukraine », avait précisé dimanche, de son côté, la Maison Blanche, en confirmant un accord de principe sur un sommet Biden-Poutine. « Nous sommes toujours prêts pour la diplomatie », a précisé la porte-parole du président américain, Jen Psaki : « Nous nous tenons toutefois prêts à imposer de lourdes sanctions rapidement si la Russie décidait de s’engager sur la voie de la guerre. » Lundi, Washington a également accusé Moscou de préparer une liste d’Ukrainiens à « éliminer ou interner » en cas d’occupation du pays.
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